Krzysztof Penderecki
De Lamentations de Jérémie.
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Compositeur polonais, il fait ses études au conservatoire de Cracovie, composition avec Franciszek Skolyszewski, puis en 1954, avec Artur Malawski et Stanislas Wiechowicz à l'école supérieure de musique de Cracovie, avant d'enseigner audit conservatoire, puis d'en devenir le directeur en 1972, remporte en 1959 le premier prix du concours de composition de Varsovie, s'affirme très rapidement comme un grand compositeur de musique sérielle ainsi qu'en témoignent ses premières compositions ''Strophen'' et ''Anaklasis'' soumis en 1959 au deuxième Concours de Varsovie, est chargé de cours à la ''Volkwang Hochschule für Musik'' à Essen, en Allemagne, à partir de 1972 dirige différents orchestres au niveau mondial, entre 1972 et 1978, devient également professeur a la ''Yale University School of Music'', évolue par la suite vers une certaine forme de classicisme conduisant à distinguer dans son œuvre au moins deux périodes : | Compositeur polonais, il fait ses études au conservatoire de Cracovie, composition avec Franciszek Skolyszewski, puis en 1954, avec Artur Malawski et Stanislas Wiechowicz à l'école supérieure de musique de Cracovie, avant d'enseigner audit conservatoire, puis d'en devenir le directeur en 1972, remporte en 1959 le premier prix du concours de composition de Varsovie, s'affirme très rapidement comme un grand compositeur de musique sérielle ainsi qu'en témoignent ses premières compositions ''Strophen'' et ''Anaklasis'' soumis en 1959 au deuxième Concours de Varsovie, est chargé de cours à la ''Volkwang Hochschule für Musik'' à Essen, en Allemagne, à partir de 1972 dirige différents orchestres au niveau mondial, entre 1972 et 1978, devient également professeur a la ''Yale University School of Music'', évolue par la suite vers une certaine forme de classicisme conduisant à distinguer dans son œuvre au moins deux périodes : | ||
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* dès la fin des années 1980, son travail abandonne progressivement tous les éléments d’avant-garde de son langage et s'oriente tout à la fois par une simplification du langage musical et un retour à une tonalité classique, une esthétique néo-tonale, postromantique et représentative du mouvement de la Nouvelle Simplicité allemande, ainsi qu'en témoigne son imposant ''Requiem polonais'' et s'inscrit, à travers son œuvre symphonique, dans la tradition romantique ou post-romantique. | * dès la fin des années 1980, son travail abandonne progressivement tous les éléments d’avant-garde de son langage et s'oriente tout à la fois par une simplification du langage musical et un retour à une tonalité classique, une esthétique néo-tonale, postromantique et représentative du mouvement de la Nouvelle Simplicité allemande, ainsi qu'en témoigne son imposant ''Requiem polonais'' et s'inscrit, à travers son œuvre symphonique, dans la tradition romantique ou post-romantique. | ||
- | La ''Passion et Mort de Notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Luc'' (''Passio et Mors Domini Nostri Jesu Christi Secundum Lucam'') est une œuvre pour chœur et orchestre écrite en 1966 contenant des textes de l'Évangile selon saint Luc et aussi d'autres sources comme le ''Stabat Mater'' et le texte ''Jerusalem, convertere ad Dominum Deum tuum'' indiqué comme étant extrait des [[Lamentations de Jérémie]] mais qui est en fait d'Osée. | + | La ''Passion et Mort de Notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Luc'' (''Passio et Mors Domini Nostri Jesu Christi Secundum Lucam'') est une œuvre pour chœur et orchestre écrite en 1966, objet d'une commande de la Radio Ouest-Allemande (Westdeutscher Rundfunk) pour célébrer le 700<sup>e</sup> anniversaire de la Cathédrale de Münster, contenant des textes de l'Évangile selon saint Luc et aussi d'autres sources comme le ''Stabat Mater'' et le texte ''Jerusalem, convertere ad Dominum Deum tuum'' indiqué comme étant extrait des [[Lamentations de Jérémie]] mais qui est en fait d'Osée. |
- | Cette Passion est presque entièrement atonale et utilise des techniques musicales d'avant-garde avec des clusters souvent joués fortissimo par les cuivres ou l'orgue, avec des formes sérielles dodécaphoniques ou des séquences de notes sur le motif B A C H (SI♭ LA DO SI♮) ; le public en a apprécié malgré tout le fort pouvoir de l'œuvre dont l'impact émotionnel est immédiat. | + | Cette Passion est presque entièrement atonale et utilise des techniques musicales d'avant-garde avec des clusters souvent joués fortissimo par les cuivres ou l'orgue, avec des formes sérielles dodécaphoniques ou des séquences de notes sur le motif B A C H (SI♭ LA DO SI♮) ; le public en a apprécié malgré tout le fort pouvoir de l'œuvre dont l'impact émotionnel est immédiat. Une écoute attentive de sa musique révèle que le compositeur n’use des techniques actuelles que dans le cadre intemporel de formes susceptibles de transcender les styles et les périodes. Il en vient donc à équilibrer les emprunts au passé – le chant grégorien par exemple – et les tournures modernes, offrant une partition donnant une grande impression d’unité. |
D'une durée totale d'environ 75 minutes, cette œuvre fait intervenir un récitant (l’Évangéliste), une soliste soprano (divers rôles), un soliste baryton (le Christ), un soliste basse (divers rôles), trois chœurs mixtes, un chœur d'enfants, un orgue et un grand orchestre, sans hautbois ni clarinette mais avec des saxophones et une grande section de percussions. | D'une durée totale d'environ 75 minutes, cette œuvre fait intervenir un récitant (l’Évangéliste), une soliste soprano (divers rôles), un soliste baryton (le Christ), un soliste basse (divers rôles), trois chœurs mixtes, un chœur d'enfants, un orgue et un grand orchestre, sans hautbois ni clarinette mais avec des saxophones et une grande section de percussions. | ||
Le texte entièrement en latin dont la source principale repose, bien entendu, sur l'Évangile selon Saint Luc avec des hymnes, des psaumes et des lamentations (voir observation ci-dessus) est organisé en deux parties et vingt-sept sections, treize dans la première partie et quatorze dans la seconde. Nous y retrouvons donc en Première partie : | Le texte entièrement en latin dont la source principale repose, bien entendu, sur l'Évangile selon Saint Luc avec des hymnes, des psaumes et des lamentations (voir observation ci-dessus) est organisé en deux parties et vingt-sept sections, treize dans la première partie et quatorze dans la seconde. Nous y retrouvons donc en Première partie : | ||
- | * 6. Ierusalem (« Jerusalem » tiré des Lamentations de Jérémie), chœur et orchestre | + | * 6. Ierusalem (« Jerusalem » tiré des Lamentations de Jérémie), chœur et orchestre : le motif ''Jérusalem'' est essentiellement rythmique ; il se retrouve dans le mouvement 11. |
- | * 11. Ierusalem (texte identique à celui de la section 6). | + | * 11. Ierusalem (texte identique à celui de la section 6) : ce mouvement calme suit la turbulence du mouvement précédent ; il est identique au mouvement 6. |
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:'''Direction''' : Henryk Czyz | :'''Direction''' : Henryk Czyz | ||
:'''Éditeur''' : Philips / / Polskie Nagrania | :'''Éditeur''' : Philips / / Polskie Nagrania | ||
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:'''Année''' : 1966 / / 2010 | :'''Année''' : 1966 / / 2010 | ||
:'''Contenu''' : Jerusalem | :'''Contenu''' : Jerusalem | ||
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:'''Titre''' : '''Passio et mors Domini nostri Jesu Christi secundum Lucam''' | :'''Titre''' : '''Passio et mors Domini nostri Jesu Christi secundum Lucam''' | ||
- | :'''Interprète''' : | + | :'''Interprète''' : Warsaw National Phil. Choir & Orch |
- | :'''Direction''' : | + | :'''Direction''' : Antoni Wit |
- | :'''Éditeur''' : | + | :'''Éditeur''' : Naxos |
- | :'''Référence''' : | + | :'''Référence''' : 8.557149 |
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:'''Contenu''' : Jerusalem | :'''Contenu''' : Jerusalem | ||
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:'''Direction''' : Marc Soustrot | :'''Direction''' : Marc Soustrot | ||
:'''Éditeur''' : MDG | :'''Éditeur''' : MDG | ||
- | :'''Référence''' : | + | :'''Référence''' : 337 0981-2 |
:'''Année''' : 2000 | :'''Année''' : 2000 | ||
:'''Contenu''' : Jerusalem | :'''Contenu''' : Jerusalem | ||
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:'''Titre''' : '''Passio et mors Domini nostri Jesu Christi secundum Lucam''' | :'''Titre''' : '''Passio et mors Domini nostri Jesu Christi secundum Lucam''' | ||
- | :'''Interprète''' : | + | :'''Interprète''' : Cracow Philharmonic Chorus & Orchestra |
- | :'''Direction''' : | + | :'''Direction''' : Henryk Czyz |
- | :'''Éditeur''' : | + | :'''Éditeur''' : Polskie Nagrania Muza |
- | :'''Référence''' : | + | :'''Référence''' : PNCD 017A+B |
- | :'''Année''' : | + | :'''Année''' : 1989 |
:'''Contenu''' : Jerusalem | :'''Contenu''' : Jerusalem | ||
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:::Polsh National Radio Symphony Orchestra | :::Polsh National Radio Symphony Orchestra | ||
:'''Direction''' : Krzysztof Penderecki | :'''Direction''' : Krzysztof Penderecki | ||
- | :'''Éditeur''' : | + | :'''Éditeur''' : Argo |
- | :'''Référence''' : | + | :'''Référence''' : 430 328-2 |
- | :'''Année''' : | + | :'''Année''' : 1990 |
:'''Contenu''' : Jerusalem | :'''Contenu''' : Jerusalem | ||
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+ | :'''Titre''' : '''Matrix 5''' | ||
+ | :'''Interprète''' : Polish Radio National Symphony Orchestra | ||
+ | ::London Symphony Orchestra | ||
+ | :'''Direction''' : Krzysztof Penderecki | ||
+ | :'''Éditeur''' : EMI Classics | ||
+ | :'''Référence''' : 5 65077 2 | ||
+ | :'''Contenu''' : 2. Threnody to the victims of hiroshima | ||
+ | </span> | ||
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+ | [[Image:Penderecki CD10.jpg|center|300px|]] | ||
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:'''Direction''' : Henryk Czyz | :'''Direction''' : Henryk Czyz | ||
:'''Éditeur''' : Harmonia Mundi | :'''Éditeur''' : Harmonia Mundi | ||
- | :'''Référence''' : | + | :'''Référence''' : B113 |
:'''Année''' : | :'''Année''' : | ||
:'''Contenu''' : Jerusalem | :'''Contenu''' : Jerusalem |
Version actuelle en date du 9 mai 2020 à 07:48
(Dębica 23 novembre 1933 - Cracovie 29 mars 2020)
Compositeur polonais, il fait ses études au conservatoire de Cracovie, composition avec Franciszek Skolyszewski, puis en 1954, avec Artur Malawski et Stanislas Wiechowicz à l'école supérieure de musique de Cracovie, avant d'enseigner audit conservatoire, puis d'en devenir le directeur en 1972, remporte en 1959 le premier prix du concours de composition de Varsovie, s'affirme très rapidement comme un grand compositeur de musique sérielle ainsi qu'en témoignent ses premières compositions Strophen et Anaklasis soumis en 1959 au deuxième Concours de Varsovie, est chargé de cours à la Volkwang Hochschule für Musik à Essen, en Allemagne, à partir de 1972 dirige différents orchestres au niveau mondial, entre 1972 et 1978, devient également professeur a la Yale University School of Music, évolue par la suite vers une certaine forme de classicisme conduisant à distinguer dans son œuvre au moins deux périodes :
- dans les années 1960-1970, utilisation d'instruments classiques comme des instruments à percussion sur un mode résolument atonal ou sériel, recourt en abondance aux glissandi, aux effets sonores tels que l’ultrachromatisme ou aux clusters, travaille sur le chromatisme d'une manière audacieuse et la manière inhabituelle de faire sonner les instruments ; son œuvre est néanmoins empreinte, à partir de sa Passion selon saint Luc (1965-1966), d'une forte inspiration religieuse ; sa carrière se développe considérablement suite à la publication de Thrène, à la mémoire des victimes d'Hiroshima, pour 52 cordes, exemplaire d'une composition innovante et récompensée du prix de l’Unesco en 1961 ;
- dès la fin des années 1980, son travail abandonne progressivement tous les éléments d’avant-garde de son langage et s'oriente tout à la fois par une simplification du langage musical et un retour à une tonalité classique, une esthétique néo-tonale, postromantique et représentative du mouvement de la Nouvelle Simplicité allemande, ainsi qu'en témoigne son imposant Requiem polonais et s'inscrit, à travers son œuvre symphonique, dans la tradition romantique ou post-romantique.
La Passion et Mort de Notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Luc (Passio et Mors Domini Nostri Jesu Christi Secundum Lucam) est une œuvre pour chœur et orchestre écrite en 1966, objet d'une commande de la Radio Ouest-Allemande (Westdeutscher Rundfunk) pour célébrer le 700e anniversaire de la Cathédrale de Münster, contenant des textes de l'Évangile selon saint Luc et aussi d'autres sources comme le Stabat Mater et le texte Jerusalem, convertere ad Dominum Deum tuum indiqué comme étant extrait des Lamentations de Jérémie mais qui est en fait d'Osée.
Cette Passion est presque entièrement atonale et utilise des techniques musicales d'avant-garde avec des clusters souvent joués fortissimo par les cuivres ou l'orgue, avec des formes sérielles dodécaphoniques ou des séquences de notes sur le motif B A C H (SI♭ LA DO SI♮) ; le public en a apprécié malgré tout le fort pouvoir de l'œuvre dont l'impact émotionnel est immédiat. Une écoute attentive de sa musique révèle que le compositeur n’use des techniques actuelles que dans le cadre intemporel de formes susceptibles de transcender les styles et les périodes. Il en vient donc à équilibrer les emprunts au passé – le chant grégorien par exemple – et les tournures modernes, offrant une partition donnant une grande impression d’unité.
D'une durée totale d'environ 75 minutes, cette œuvre fait intervenir un récitant (l’Évangéliste), une soliste soprano (divers rôles), un soliste baryton (le Christ), un soliste basse (divers rôles), trois chœurs mixtes, un chœur d'enfants, un orgue et un grand orchestre, sans hautbois ni clarinette mais avec des saxophones et une grande section de percussions.
Le texte entièrement en latin dont la source principale repose, bien entendu, sur l'Évangile selon Saint Luc avec des hymnes, des psaumes et des lamentations (voir observation ci-dessus) est organisé en deux parties et vingt-sept sections, treize dans la première partie et quatorze dans la seconde. Nous y retrouvons donc en Première partie :
- 6. Ierusalem (« Jerusalem » tiré des Lamentations de Jérémie), chœur et orchestre : le motif Jérusalem est essentiellement rythmique ; il se retrouve dans le mouvement 11.
- 11. Ierusalem (texte identique à celui de la section 6) : ce mouvement calme suit la turbulence du mouvement précédent ; il est identique au mouvement 6.
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