Leonard Bernstein
De Lamentations de Jérémie.
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Pour cette Symphonie, Bernstein puise dans son héritage musical et religieux. Le sous-titre ''Jeremiah'' fait référence aux lamentations de Jérémie dans l’Ancien Testament et à l’intention du compositeur, imprégné depuis l’enfance de la tradition juive faisant ''ressentir l’intensité des supplications du prophète envers son peuple''. Lenny (surnom de Leonard né Louis Bernstein) s’inspire également de musiques qu’il a étudiées et dirigées (Mahler, Stravinsky, Chostakovitch, Copland…), en y joignant des couleurs des musiques de Broadway aux rythmes syncopés qui annoncent sa fameuse comédie musicale West Side Story. | Pour cette Symphonie, Bernstein puise dans son héritage musical et religieux. Le sous-titre ''Jeremiah'' fait référence aux lamentations de Jérémie dans l’Ancien Testament et à l’intention du compositeur, imprégné depuis l’enfance de la tradition juive faisant ''ressentir l’intensité des supplications du prophète envers son peuple''. Lenny (surnom de Leonard né Louis Bernstein) s’inspire également de musiques qu’il a étudiées et dirigées (Mahler, Stravinsky, Chostakovitch, Copland…), en y joignant des couleurs des musiques de Broadway aux rythmes syncopés qui annoncent sa fameuse comédie musicale West Side Story. | ||
- | Michelle DeYoung... intervient dans le troisième mouvement titré Lamentation et clame la douleur de Jérémie pleurant sa Jérusalem en ruine dans une forte intensité dramatique. Elle exprime le tragique des paroles de Jérémie de sa voix puissante au vibrato enveloppant (elle passe des nuits à pleurer), atteignant un paroxysme d’intensité tel un cri de souffrance (''Éloignez-vous, impurs !''). Sa voix se fait aussi angélique, claire et sans vibrato, lorsque la douleur se transforme en tristesse contenue (''Elle est assise solitaire… une veuve'') et se teinte de douceur dans l’imploration ultime (''Fais-nous revenir à toi, ô Éternel !''). La chanteuse vit intensément le texte, vocalement et physiquement, habitant la musique dans les intermèdes orchestraux, son émotion est palpable jusque dans les saluts. | + | Michelle DeYoung, dans l'un de ses concerts donnés au cours de la saison 2021-22 de la Saison musicales des Invalides,... intervient dans le troisième mouvement titré ''Lamentation'' et clame la douleur de Jérémie pleurant sa Jérusalem en ruine dans une forte intensité dramatique. Elle exprime le tragique des paroles de Jérémie de sa voix puissante au vibrato enveloppant (elle passe des nuits à pleurer), atteignant un paroxysme d’intensité tel un cri de souffrance (''Éloignez-vous, impurs !''). Sa voix se fait aussi angélique, claire et sans vibrato, lorsque la douleur se transforme en tristesse contenue (''Elle est assise solitaire… une veuve'') et se teinte de douceur dans l’imploration ultime (''Fais-nous revenir à toi, ô Éternel !''). La chanteuse vit intensément le texte, vocalement et physiquement, habitant la musique dans les intermèdes orchestraux, son émotion est palpable jusque dans les saluts. |
'''Le 11/01/2022 par Frédérique Epin (Olyrix)''' | '''Le 11/01/2022 par Frédérique Epin (Olyrix)''' |
Version actuelle en date du 18 janvier 2022 à 07:25
[Louis]
(Lawrence, Massachussetts 1918 – New-York 1990)
Compositeur, pianiste et chef d'orchestre américain, il a pour professeurs de piano Helen Coates et Gebhard, poursuit ses études à Boston puis à Harvard où il étudie avec Edward Ballantine, Edward Burlingame Hill, Arthur Tillman Merritt et Walter Piston, rédige une thèse intitulée The Absorption of Race Elements into American Music qui démontre déjà une large connaissance de la musique contemporaine et d'un attachement à créer la musique avec un goût américain tout particulier, rencontre à Harvard Aaron Copland qui devient son ami, rejoint le Curtis Institute où ses professeurs sont Isabella Vengerova (piano), Renee Longy (interprêtation), Randall Thompson (orchestration) et Fritz Reiner (direction), étudie au cours des étés 1940 et 41 la direction avec Serge Alexandrovitch Koussevitzky avec le Boston Symphony Orchestra à Tanglewood et devient même son assistant en 1942, est nommé par Arthur Rodzinski en 1943 chef d'orchestre auxiliaire du New York Philharmonia Orchestra et le 14 novembre 1943 remplace au Carnegie Hall au pied levé Bruno Walter indisposé, ce début inopiné lui apportant aussitôt la renommée, devient en 1945 Directeur de la Musique du New York City Symphony Orchestra, poste qu'il occupe deux ans, enseigne comme professeur de musique à l'université de Brandeis prend la tête de l'orchestre de Tanglewood à la mort de Koussevitzky en 1951, dirige dans les années 50 les Creative Arts Festivals à l'Université Brandeis, devient de 1958 à 69 directeur de musique du New York Philharmonia Orchestra et aussi le 1er chef d'orchestre américain à tenir cette position, introduit la programmation thématique et les Concerts télévisés pour les jeunes, inaugure le nouveau Philharmonic Hall (maintenant Avery Fisher Hall) au Lincoln Center, continue à pratiquer la direction d'orchestre jusqu'à sa mort et, au cours de ses dernières années, en association avec le Vienna Philharmonia Orchestra, conduit un orchestre avec des musiciens allemands de l'est et de l'ouest pour exécuter la 9ème symphonie de Beethoven à l'occasion de la chute du mur de Berlin en 1989.
Parmi ses œuvres, on note la Symphonie n° 1 Jeremiah (Bible) pour Mz et orch. (1942), donné pour la 1ère fois par le Pittsburgh Symphonia Orchestra en janvier 1944, et un arrangement du 3ème mouvement de cette symphonie intitulé Lamentation pour Mz et orch. (1943). La dernière partie de Jeremiah s'achève par une déploration de la destruction de Jérusalem s'inspirant du livre des Lamentations (v. 1:1 à 1:3, 1:8, 4:14 et 4:15, 5:20 et 5:21) et chantée en hébreu.
Elle s'inspire d'une séquence de motifs dérivés des kinnot ("Chants funèbres") exécutés le jour de Tisha B'Av ("Le Neuvième Jour d'Ab"), où l'on commémore par un jour de repos et de deuil la perte du Temple. Ces kinnot sont naturellement chantés sur les paroles des Lamentations bibliques et Bernstein y utilise des motifs provenant du v. initial tels que le chantent les Juifs Ashkenazic ("allemands"). (Jack Gottlieb, trad. Jacques Fournier).
Pour cette Symphonie, Bernstein puise dans son héritage musical et religieux. Le sous-titre Jeremiah fait référence aux lamentations de Jérémie dans l’Ancien Testament et à l’intention du compositeur, imprégné depuis l’enfance de la tradition juive faisant ressentir l’intensité des supplications du prophète envers son peuple. Lenny (surnom de Leonard né Louis Bernstein) s’inspire également de musiques qu’il a étudiées et dirigées (Mahler, Stravinsky, Chostakovitch, Copland…), en y joignant des couleurs des musiques de Broadway aux rythmes syncopés qui annoncent sa fameuse comédie musicale West Side Story.
Michelle DeYoung, dans l'un de ses concerts donnés au cours de la saison 2021-22 de la Saison musicales des Invalides,... intervient dans le troisième mouvement titré Lamentation et clame la douleur de Jérémie pleurant sa Jérusalem en ruine dans une forte intensité dramatique. Elle exprime le tragique des paroles de Jérémie de sa voix puissante au vibrato enveloppant (elle passe des nuits à pleurer), atteignant un paroxysme d’intensité tel un cri de souffrance (Éloignez-vous, impurs !). Sa voix se fait aussi angélique, claire et sans vibrato, lorsque la douleur se transforme en tristesse contenue (Elle est assise solitaire… une veuve) et se teinte de douceur dans l’imploration ultime (Fais-nous revenir à toi, ô Éternel !). La chanteuse vit intensément le texte, vocalement et physiquement, habitant la musique dans les intermèdes orchestraux, son émotion est palpable jusque dans les saluts.
Le 11/01/2022 par Frédérique Epin (Olyrix)
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