Arnaud Dumond
De Lamentations de Jérémie.
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Version du 21 juin 2010 à 09:49
(Paris 1955 – )
Compositeur et guitariste français, il étudie le piano et la guitare flamenca dès 10 ans, effectue ses études à l'École Normale de Musique de Paris (élève de disciples d'Emilio Pujol, dont Alberto Ponce), fréquente les classes d’analyse de Jean-Pierre Guézec, de Nadia Boulanger et de Maurice Ohana, reçoit plusieurs prix internationaux, fonde en 1989 les SPAG (Semaines de Paris Autour de la Guitare contemporaine), enseigne et donne régulièrement des cours et des masterclasses dans plusieurs pays, aborde différents styles et époques, y compris la guitare électroacoustique.
Il compose des Leçons de Ténèbres (commande du Concours International de Carpentras) qui n'ont aucune orientation liturgique. Il s'agit d'une suite composée de 9 nocturnes pour guitare seule. Ces leçons, commencées en 1994, au plus fort de la passivité des "Grandes puissances" à prévenir puis interrompre les atrocités de Bosnie et du Rwanda, sont dédiées aux bourreaux comme aux Ponce-Pilates de ces guerres fratricides, "dans l'incertain espoir que jamais l'oubli ne les soustraie au bon souvenir de l'Histoire"#1.
L'auteur révèle ses intentions en précisant pour chacune des leçons les indications suivantes :
- Lachrymae : forme de déploration musicale empruntée à John Dowland ;
- Nuit : nuit atmosphères se succèdent comme autant de visions fugitives ;
- Passacaille : certains accords brisés en fin de phrases sont ainsi posés ou lancés, comme pour "trouer la nuit" ;
- Chant profond : la pièce commence sur une plainte lancinante..., deux phrases libératrices de tension projettent une violente lumière vers le haut..., la pièce s'achève sur la scansion initiale puis... disparaît dans l'ombre ;
- Lamentations : incantation mélismatique sur une cellule de 6 sons chromatiques... ;
- Sarabande lointaine : les 1ères mesures déroulent un thème dodécaphonique. L'œuvre s'achève sur une citation de Marin Marais... ;
- Eruptio : tonique de La omniprésente, obsessionnelle, timbres, modes de jeu et infra-rythmes déterminent la variation des couleurs et la compression ou l'étirement du temps ;
- Initium : bâti comme une sorte de passacaille, six couplets s'enchaînent, se tendent et se détendent... Chaque entrée n'en retourne pas moins au calme et à une douceur lumineuse ;
- Jubilus : c'est un final instrumental, volubile, fiévreux parfois, projeté et lumineux, tout entier sur le thème de la cloche.
Dans la forme, l'auteur a recherché dans cette composition des symétries contraires... entre les pièces 1 et 9 (tristesse-joie), les pièces 2 et 8 (obscurité tombante-lumière naissante), les pièces 3 et 7 (désordre-ordre), les pièces 4 et 6 (irrégulier-régulier), la pièce 5 restant au centre du processus... où se succèdent fureurs et lyrisme mélismatique. Selon ses notes additives à la partition, on peut y trouver également un travail de synthèse de plusieurs expressions et techniques : ancien-moderne, spectral-sériel, tonal-atonal, continu-discontinu, etc. Certains motifs se retrouvent au long des neuf pièces, sous différents éclairages.
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1. Note de l'auteur. Livret d'accompagnement du CD.