Jachet de Mantoue
De Lamentations de Jérémie.
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Compositeur français, à ne pas confondre avec celui de Jachet ou [[Jacquet de Berchem]], il a pour patronyme Colebault, latinisé en Collebaudi, proche parent sans doute du chanteur virtuose Antoine Caulebault, gagne l'Italie vers 1510, passe par Modène où il se fait remarquer par la famille Este de Ferrare, mais sa carrière se déroule à Mantoue en 1527 et en 1534, on le trouve comme maître des enfants de la chapelle du cardinal Ercole Cardinal Gonzaga, puis ''maestro di cappella'' de la cathédrale en 1539, poste qu'il conserve jusqu'à sa mort. | Compositeur français, à ne pas confondre avec celui de Jachet ou [[Jacquet de Berchem]], il a pour patronyme Colebault, latinisé en Collebaudi, proche parent sans doute du chanteur virtuose Antoine Caulebault, gagne l'Italie vers 1510, passe par Modène où il se fait remarquer par la famille Este de Ferrare, mais sa carrière se déroule à Mantoue en 1527 et en 1534, on le trouve comme maître des enfants de la chapelle du cardinal Ercole Cardinal Gonzaga, puis ''maestro di cappella'' de la cathédrale en 1539, poste qu'il conserve jusqu'à sa mort. | ||
- | Il compose des ''Lamentationes'' figurant dans l'ouvrage ''Orationes complures ad Officium Hebdomadae sanctae pertinentes videlicet. Passiones cum quinque vocibus. Lamentationes primo, secundo & tertio die'', cum 4. vocibus. ''Oratio Hieremiae profetae'', cum quinque vocibus. ''Completorium Nunc dimittis servum tuum domine. Et Salve regina'', cum quinque vocibus. - Venetiis. MDLXVII. Apud Hieronimum Scotum. in 4° piccolo. Cantus, Tenor, Altus, Bassus, Quintus. In tutto opuscoli cinque ([[Abréviations|RISM]] - 1567) ([[Abréviations|I-Bc]], SATB5). | + | Il compose des ''Lamentationes'' figurant dans l'ouvrage ''Orationes complures ad Officium Hebdomadae sanctae pertinentes videlicet. Passiones cum quinque vocibus. Lamentationes primo, secundo & tertio die'', cum 4. vocibus. ''Oratio Hieremiae profetae'', cum quinque vocibus. ''Completorium Nunc dimittis servum tuum domine. Et Salve regina'', cum quinque vocibus. - Venetiis. MDLXVII. Apud Hieronimum Scotum. in 4° piccolo. Cantus, Tenor, Altus, Bassus, Quintus. In tutto opuscoli cinque ([[Abréviations|RISM]] - 1567) ([[Abréviations|I-Bc]], SATB5). |
+ | Il écrit par ailleurs le motet ''O vos omnes'' pour 4 vx dont l'expressivité repose sur la prépondérance de minimes passagères, comme dans la phrase ''qui transitis per viam'', où chaque voix descend tour à tour et lentement, créant en chemin une dissonance stridente, puis, passé la phrase homophonique ''si est dolor similis'', les 4 vx se rejoignent pour une descente simultanée, incluant la plus extrême manifestation de la phrase descendante, où la partie de basse part sur l'ut central pour sombrer par degrés conjoints jusqu’à fa grave, via une douzième. Le second procédé est le contrôle du temps musical : dans la ''secunda pars'', la vitesse du déroulement musical est ralentie à mesure que la texture se dépouille, renouant avec l'archaïque structure de l'imitation gémellée (duo ténor-basse puis alto-soprano, en contrepoint réversible) à ''dissipatae sunt''. Les mots ''Tristis est anima mea'', prononcés par Jésus dans le jardin de Gethsémani, sont mélodiquement très statiques, et la texture se détend finalement jusqu’à la quiétude homophonique de ''mortem autem crucis'', qui s’emboîte dans une reprise de l'ouverture. Cette pièce atteint à une douleur et à une profonde tristesse grâce à des moyens musicaux tout simples. (Stephen Rice, 2015, trad. Hypérion) | ||
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