Klaus Huber
De Lamentations de Jérémie.
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[[Image:Huber Score 1.jpg|right|600px|]] On peut noter parmi ses élèves des noms comme Brian Ferneyhough, Wolfgang Rihm, Michael Jarrell. Ses œuvres qui ne renient jamais leurs origines dans les pratiques de composition médiévale et sérielle, tentent pour chacune d'elles de répondre à des faits réels musicalement ajustés mais toujours renouvelés avec l'apport des langages musicaux contemporains. Son style humaniste reste fidèle au concept traditionnel métier tout en étant un véhicule visionnaire d'idéaux hautement éthiques. | [[Image:Huber Score 1.jpg|right|600px|]] On peut noter parmi ses élèves des noms comme Brian Ferneyhough, Wolfgang Rihm, Michael Jarrell. Ses œuvres qui ne renient jamais leurs origines dans les pratiques de composition médiévale et sérielle, tentent pour chacune d'elles de répondre à des faits réels musicalement ajustés mais toujours renouvelés avec l'apport des langages musicaux contemporains. Son style humaniste reste fidèle au concept traditionnel métier tout en étant un véhicule visionnaire d'idéaux hautement éthiques. | ||
- | Les ''Lamentations'' qu'il a écrites doivent leur existence à Rachid Safir afin de compléter les Répons de Carlo Gesualdo. Dans le livret accompagnant son œuvre, il indique qu'après avoir effectué une 1<sup>ère</sup> tentative en 1993, ''lorsque je me suis lancé dans la composition de la Lectio prima (de Lamentationes Jeremiae Prophetae). Je l'ai écrite pour les 6 même vx qu'utilise Gesualdo dans ses Répons : cantus, sextus, altus, tenor, quintus, bassus (S, mezzo, contreténor, 2 T, B)''. En 1996, lorsqu'il a repris son travail, il avait élargi ses connaissances en prenant connaissance des possibilités offertes par ''l'archicembalo (cembalo universale), un instrument construit par Nicola Vicentino, dont les touches noires, divisées, (auxquelles s'ajoutaient une touche entre mi et fa et une entre si et do) pouvaient produire chaque demi-ton de façon différenciée''. L'organiste et musicologue Harald Vogel a fait renaître cet instrument et il a pu se livrer à des recherches créatives sur le ''stile cromatico. Il en est résulté une toute autre manière d'envisager le modèle gesualdien des Répons : je fais dériver de leur enharmonique en spirale – même si c'est de façon indirecte - les intervalles des Lamentationes sacrae et profanae''. | + | Les ''Lamentations'' qu'il a écrites doivent leur existence à Rachid Safir afin de compléter les Répons de [[Carlo Gesualdo]]. Dans le livret accompagnant son œuvre, il indique qu'après avoir effectué une 1<sup>ère</sup> tentative en 1993, ''lorsque je me suis lancé dans la composition de la Lectio prima (de Lamentationes Jeremiae Prophetae). Je l'ai écrite pour les 6 même vx qu'utilise Gesualdo dans ses Répons : cantus, sextus, altus, tenor, quintus, bassus (S, mezzo, contreténor, 2 T, B)''. En 1996, lorsqu'il a repris son travail, il avait élargi ses connaissances en prenant connaissance des possibilités offertes par ''l'archicembalo (cembalo universale), un instrument construit par Nicola Vicentino, dont les touches noires, divisées, (auxquelles s'ajoutaient une touche entre mi et fa et une entre si et do) pouvaient produire chaque demi-ton de façon différenciée''. L'organiste et musicologue Harald Vogel a fait renaître cet instrument et il a pu se livrer à des recherches créatives sur le ''stile cromatico. Il en est résulté une toute autre manière d'envisager le modèle gesualdien des Répons : je fais dériver de leur enharmonique en spirale – même si c'est de façon indirecte - les intervalles des Lamentationes sacrae et profanae''. |
Un travail de recherche a été également fait sur les textes : ''j'ai cherché un "texte de Jérémie" rédigé par un auteur contemporain. Puis, un jour, j'ai écrit moi-même quelques lignes, dont des fragments ont infiltré le texte des Lamentations et sont venus en renforcer l'actualité. La composition se déploie sur 3 niveaux textuels. Le latin en constitue le fondement. Toutes les phrases dont je voulais souligner l'actualité, je les ai également mises en musique dans leur traduction française. J'y ai aussi comme enchâssé la strate contemporaine, qui se compose d'extraits de textes d'Ernesto Cardenal et de Mahmud Doulatabadi ainsi que des fragments de mes propres textes, mentionnés plus haut. J'ai laissé en hébreu les lettres de comptage des vers de Jérémie, que l'on utilise traditionnellement''. | Un travail de recherche a été également fait sur les textes : ''j'ai cherché un "texte de Jérémie" rédigé par un auteur contemporain. Puis, un jour, j'ai écrit moi-même quelques lignes, dont des fragments ont infiltré le texte des Lamentations et sont venus en renforcer l'actualité. La composition se déploie sur 3 niveaux textuels. Le latin en constitue le fondement. Toutes les phrases dont je voulais souligner l'actualité, je les ai également mises en musique dans leur traduction française. J'y ai aussi comme enchâssé la strate contemporaine, qui se compose d'extraits de textes d'Ernesto Cardenal et de Mahmud Doulatabadi ainsi que des fragments de mes propres textes, mentionnés plus haut. J'ai laissé en hébreu les lettres de comptage des vers de Jérémie, que l'on utilise traditionnellement''. |