Igor Fyodorovich Stravinski
De Lamentations de Jérémie.
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+ | :'''Titre''' : '''Vladimir Jurowski Dirige Stravinski Vol 3''' | ||
+ | :'''Interprète''' : London Philharmonic Choir, London Philharmonic Orchestra | ||
+ | :'''Direction''' : Vladimir Jurowski | ||
+ | :'''Éditeur''' : LPO | ||
+ | :'''Référence''' : LPO0127 | ||
+ | :'''Année''' : 10/07/2024 | ||
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Version du 3 octobre 2024 à 07:13
[Féodorovitch]
(Oranienbaum 1882 – New York 1971)
Compositeur russe, naturalisé français puis américain, il fait des études de droit mais se consacre de 1905 à 1908 à la composition grâce à Nicolaï Andréiévitch Rimski-Korsakov, directeur du Conservatoire de Saint-Pétersbourg, à la demande de Serge de Diaghilev écrit en 1910 un ballet pour la 2ème saison parisienne des Ballets Russes, reçoit un triomphe qui le lance définitivement dans sa carrière, se consacre plus activement dans la composition de ballets, d'opéras et d'œuvres orchestrales, et entreprend une double carrière parallèle de pianiste et de chef d'orchestre, est invité aux Etats-Unis en 1939 et se fixe non loin de Hollywood. Ses compositions prennent un tournant définitif au début des années 50 lors de la découverte de l'école dodécaphoniste sérielle (Goldron1).
Son œuvre, sans orientation liturgique ni historique précise, Threni: id est Lamentationes Jeremiae prophetae pour S, A, 2 T, B et B profonde soli, ch mixte et orchestre, commencée en Italie pendant l'été 1957 et achevée en mars 1958, est exécutée pour la 1ère fois dans le cadre de la Scuola San Rocco à Venise en 1958 sous la direction de l'auteur, et repose sur la technique sérielle (commande de Rolf Liebermann et de la Radio de Hambourg) déduite d'une seule série exploitée contrapuntiquement et harmoniquement, présentée selon 4 ordres : direct, rétrograde, inverse, rétrograde inverse, et des ordres dérivés.
D'après le livret qui accompagne la version Herreweghe signé Stephen Walsh, l'écriture semble s'apparenter à une sorte de liturgie orthodoxe. Chaque verset ou section, annoncé par la lettre [classique] de l'alphabet hébreu, est rehaussé par le chœur à la manière des illuminations dans une ancienne bible, Puis le chœur ou les solistes chantent les versets dans une sorte de plain-chant polyphonique, entrecoupé de paroles en chœur. Dans le Quomodo sedet les sopranos et les altos chantent une forme particulière de la série, tandis que le ténor soliste chante les mêmes mots sur une autre forme et dans un tempo moins élevé, accompagné par le bugle jouant la même succession mais dans un tempo plus rapide. Pendant ce temps, les cordes choisissent des notes individuelles en manière de soutien. Tout cela rend l'effet d'une polyphonie élaborée, avec un fort accent mis sur des notes particulières - pour un effet assez différent de tout ce que l'on peut trouver chez Schoenberg. Par exemple, dans le duo de ténors a capella Plorans ploravit, les voix chantent à nouveau différentes versions de la série, organisée de telle sorte que chaque accord forme une consonance. Cette remarque de Stravinsky : Quand je compose un intervalle, j'y suis attentif comme à un objet comme à quelque chose d'extérieur à moi, le contraire d'une impression reste constamment à l'esprit.
Son sentiment pour la sonorité est également très perceptible. Threni est une oeuvre difficile a chanter et rarement donnée, et presque jamais enregistrée. Pourtant, la partition est transparente, et le défi pour les voix est de chanter juste ces lignes ut ces accords très ouverts. L'orchestration est idiosyncrasique et suggère souvent un « groupe [ancien ] a la sonorité curieuse » : sarrussophone plutôt que basson, trois différentes tailles de trombones, bugle, dans un orchestre standard pour le reste ; tout est utilisé avec parcimonie mais pour un effet frappant. L'écriture orchestrale est généralement fragmentée et annonce le discours plus piquant du Stravinsky de la dernière décennie, culminant dans les Requiem Canticles sa toute dernière oeuvre originale, excepté une toute petite mise en musique de The Owl and the Pussycat d'Edward Lear.
Le chiffre 3 joue un rôle symbolique dans cette œuvre : 3 parties correspondant aux 3 fragments des Elégies (De elegia prima, De elegia tertia et De elegia quinta) ; mouvement central divisé en 3 parties (Querimonia, Sensus spei et Solacium ; trios, triple énonciation des lettres hébraïques, série dérivée du rétrograde de la série originale divisée en 3 sous-groupes, etc.)
Les textes utilisés qu'il a choisis reprennent les versets suivants :
- Incipit Lamentatio Jeremiae Prophetae : De elegia prima : v. 1:1, 1:2 (début), 1:5 (début), 1:11 (fin) et 1:20 inhabituel ;
- De elegia tertia
- I. Querimonia : v. 3:1 à 3:6, 3:16 à 3:21 inhabituels,
- II. Sensus Spei : v. 3:22 à 3:27, 3:34 à 3:36, 3:40 à 3:45, 3:49 à 3:57 (3:34 à 3:57 inhabituels),
- III. Solacium : v. 3:58 à 3:66 inhabituels ;
- De elegia quinta : Oratio Jeremiae Prophetae, v. 5:1, 5:19 et 5:21 inhabituels.
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