Jean Gilles
De Lamentations de Jérémie.
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+ | L'étude du texte musical en regard des idées poétiques fait apparaître un souci constant de description et de rhétorique. Voici quelques exemples tirés de la Première Lamentation pour le Mercredi : solo inattendu de la voix de taille sur les paroles ''sedet sola civitas'' ; harmonie majestueuse et rythme régulier sur ''princeps provinciarum'' ; retards de septième et neuvième sur ''plorans'' (procédé harmonique cher à Charpentier) ; chromatismes douloureux sur le même ''plorans'' à la basse (descendant), et sur ''lacrimae ejus'' au haute-contre (ascendant) ; homorythmie vigoureuse du chœur sur ''omnes amici ejus spreverunt eam'' ; chute mélodique sur ''servitutis'' ; dissonance cadentielle prolongée sur ''inter angustias'' ; silence expressif sur ''lugent'' ; chute mélodique sur ''non sint qui veniant'' ; violence et colère des formules rythmiques et mélismatiques du chœur et des basses de l"orchestre sur ''omnes portae ejus destructue'' ; vocalise expressive et fausse relation chromatique (dissonance) sur ''gementes'' ; saut de septième diminuée vers le grave et tenue poignante sur ''amaritudine'' ; rythmes pointés et sautillants sur ''inimici ejus locupletati sunt'' ; contraste mélodique et harmonique entre ''parvuli ejus ducti sunt'' et ''in captivitatem''. En fait, la musique de Gilles se réfère constamment aux différents thèmes dramatiques : déploration des victimes, sarcasmes de l'ennemi vainqueur et angoisse de la première lamentation ; punition divine, violence de la sentence, abattement et plaintes du peuple de Sion pour la deuxième ; espoir et confiance en la miséricorde divine, soumission du peuple à son Dieu pour la troisième. (Extr. du livret Ligia de Jean-Marc Andrieu) | ||
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