3. Le rite judaïque

De Lamentations de Jérémie.

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Rappelons en quelques mots la signification de cette fête. Ce jour-là, les juifs se remémorent, entre autres, les catastrophes suivantes :
Rappelons en quelques mots la signification de cette fête. Ce jour-là, les juifs se remémorent, entre autres, les catastrophes suivantes :
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la promulgation de l'interdiction d'entrée en terre d'Israël pour la génération du désert (Dévarim 1, 35 et Taânite 26b) : Vous vous êtes lamentés sans raison ; Je vais vous donner des raisons de vous lamenter, vous et vos générations à venir ;
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l'incendie, en 586 BC, avant l'ère commune ou vulgaire pour les juifs, par les troupes de Nabuchodonosor du premier Temple (Ta'ânite 29a) ;
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* la promulgation de l'interdiction d'entrée en terre d'Israël pour la génération du désert (Dévarim 1, 35 et Taânite 26b) : ''Vous vous êtes lamentés sans raison ; Je vais vous donner des raisons de vous lamenter, vous et vos générations à venir'' ;
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après sa destruction, la charrue est passée en 68 de notre ère (an 3828 du calendrier juif) sur l'emplacement du second Temple, par le romain Turnus Rufus, selon Ta'ânite 26b : Sion sera labourée comme un champ et Jérusalem deviendra un monceau de ruines ; c'est Aelia Capitolina que les romains construisent sur l'ancienne capitale ;
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* l'incendie, en 586 BC, avant l'ère commune ou vulgaire pour les juifs, par les troupes de Nabuchodonosor du premier Temple (Ta'ânite 29a) ;
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la destruction en 135 de notre ère de Bétar (fortification de résistance des Juifs avec Bar Kokhba) par les Romains et l'interdiction d'enterrer les morts parce que les Sages de Jérusalem méprisaient ceux de Bétar et les opprimaient ;
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* après sa destruction, la charrue est passée en 68 de notre ère (an 3828 du calendrier juif) sur l'emplacement du second Temple, par le romain Turnus Rufus, selon Ta'ânite 26b : ''Sion sera labourée comme un champ et Jérusalem deviendra un monceau de ruines'' ; c'est ''Aelia Capitolina'' que les romains construisent sur l'ancienne capitale ;
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de nombreuses autres catastrophes comme le suicide collectif des juifs de York durant les émeutes antisémites de 1190, l'expulsion d'Angleterre en 1205, l'extermination en 1298 de la communauté de Meiningen en Allemagne, l'expulsion de France en 1306 par Philippe IV, l'expulsion par les rois catholiques d'Espagne en 1492, la création du ghetto de Florence en 1571, l'expulsion des juifs de Vienne en 1670 ;
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* la destruction en 135 de notre ère de Bétar (fortification de résistance des Juifs avec Bar Kokhba) par les Romains et l'interdiction d'enterrer les morts parce que les Sages de Jérusalem méprisaient ceux de Bétar et les opprimaient ;
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l'abolition en 1882 par le gouvernement turc de l'autorisation donnée aux Juifs de s'établir en Eréts d'Israël ;  
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* de nombreuses autres catastrophes comme le suicide collectif des juifs de York durant les émeutes antisémites de 1190, l'expulsion d'Angleterre en 1205, l'extermination en 1298 de la communauté de Meiningen en Allemagne, l'expulsion de France en 1306 par Philippe IV, l'expulsion par les rois catholiques d'Espagne en 1492, la création du ghetto de Florence en 1571, l'expulsion des juifs de Vienne en 1670 ;
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l'extermination en 1941 de la communauté de Czernovitz en Ukraine ;
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* l'abolition en 1882 par le gouvernement turc de l'autorisation donnée aux Juifs de s'établir en Eréts d'Israël ;  
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la fusillade en 1943 de 600 juifs du ghetto de Sosnoviec en Pologne.  
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* l'extermination en 1941 de la communauté de Czernovitz en Ukraine ;
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* la fusillade en 1943 de 600 juifs du ghetto de Sosnoviec en Pologne.  
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Les Lamentations sont donc étroitement liées aux épreuves du peuple juif au travers de son existence.
Les Lamentations sont donc étroitement liées aux épreuves du peuple juif au travers de son existence.
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Le 9 d'Av est un jour de grand jeûne exceptionnel pour tous les juifs. Les prescriptions sont strictes  tant en matière de restriction alimentaire (c'est une obligation pour tout Israël, hormis ceux qui ne peuvent supporter le jeûne en raison de leur santé) qu'en matière relationnelle ou vestimentaire. On ne peut étudier que le livre de Job, les Lamentations et ses commentaires ou les livres d'histoire qui décrivent les catastrophes, car ils alimentent l'esprit du deuil (Choul'han 'Aroukh – Maran ch. 553-1 à 4), ceci en référence au Psaume CXIX : les préceptes de l'Éternel sont droits, ils réjouissent le cœur.
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A la synagogue, ou beth haknesseth , au cours des offices d''arvith le soir du 9 d'Av, l'obscurité règne et seules subsistent quelques bougies pour lire ou chanter par un hazzan  à leur lueur l'intégralité des lamentations Eikha, les récits plaintifs, les kinote, et les litanies de circonstances (Maran ibid.) sur un ton grave et monotone. Le rideau (parokhète) de l'armoire aux rouleaux de Torah (arone haqqodéche) est changé ou retiré. Les participants sont assis par terre, comme endeuillés (Maran ch. 559-3), mais peuvent utiliser un petit coussin ou un tabouret (Kol Sinaï 5722. 9 av. 31).  
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Le 9 d'Av est un jour de grand jeûne exceptionnel pour tous les juifs. Les prescriptions sont strictes  tant en matière de restriction alimentaire (c'est une obligation pour tout Israël, hormis ceux qui ne peuvent supporter le jeûne en raison de leur santé) qu'en matière relationnelle ou vestimentaire. On ne peut étudier que le livre de Job, les Lamentations et ses commentaires ou les livres d'histoire qui décrivent les catastrophes, car ils alimentent l'esprit du deuil (Choul'han 'Aroukh – Maran ch. 553-1 à 4), ceci en référence au Psaume CXIX : ''les préceptes de l'Éternel sont droits, ils réjouissent le cœur''.
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Au chapitre VIII des Jeusnes commandez & volontaires de l'ouvrage de Simonville , on peut relever dès le XVIe siècle cette coutume :  
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V. Le 9. d'au est un Jeusne nommé tisha beau, qui est plus grand que les autres. Car ce fut ce jour-là que Nabucod Nosor brûla le Temple, & qu'à pareil jour l'Empereur Titus le brûla depuis. Ce Jeusne commence la veille, une heure, ou à peu près, avant le Soleil couchant, que l'on cesse de manger & de boire ;  jusqu'à ce que le lendemain au soir les estoiles apparoissent ; & de meurent tout ce temps-là pieds nuds, ou sans souliers de cuir, & sans se pouvoir laver.
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A la synagogue, ou ''beth haknesseth'' , au cours des offices ''d''arvith'' le soir du 9 ''d'Av'', l'obscurité règne et seules subsistent quelques bougies pour lire ou chanter par un hazzan  à leur lueur l'intégralité des lamentations ''Eikha'', les récits plaintifs, les kinote, et les litanies de circonstances (Maran ibid.) sur un ton grave et monotone. Le rideau (''parokhète'') de l'armoire aux rouleaux de Torah (''arone haqqodéche'') est changé ou retiré. Les participants sont assis par terre, comme endeuillés (Maran ch. 559-3), mais peuvent utiliser un petit coussin ou un tabouret (Kol Sinaï 5722. 9 av. 31).  
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VI. Le soir après que la priere ordinaire est finie dans la Synagogue, ils s'asséent par terre, & lisent les Lamentations de Jeremie. Ils font la mesme chose le lendemain, ajoustant beaucoup d'autres lamentations à celles-cy, demeurant tristes tout le jour, ne leur estant pas permis d'estudier dans la Loy ; mais seulement de lire Job, Jeremie, & autres livres affligeans.
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Les signes extérieurs de tristesse sont là pour aider la réflexion intérieure afin qu'elle soit attristée par la destruction du bonheur basé sur la Torah de vie, le Peuple de la Torah de vie et la Terre de la Torah de vie. Selon certains rites, on lit Eikha également au cours de l'office du matin, chakharith, du 9 Av.
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Au chapitre VIII des ''Jeusnes commandez & volontaires'' de l'ouvrage de [[Source|'''Simonville''']] , on peut relever dès le XVI<sup>e</sup> siècle cette coutume :  
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''V. Le 9. d'au est un Jeusne nommé tisha beau, qui est plus grand que les autres. Car ce fut ce jour-là que Nabucod Nosor brûla le Temple, & qu'à pareil jour l'Empereur Titus le brûla depuis. Ce Jeusne commence la veille, une heure, ou à peu près, avant le Soleil couchant, que l'on cesse de manger & de boire ;  jusqu'à ce que le lendemain au soir les estoiles apparoissent ; & de meurent tout ce temps-là pieds nuds, ou sans souliers de cuir, & sans se pouvoir laver.''
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''VI. Le soir après que la priere ordinaire est finie dans la Synagogue, ils s'asséent par terre, & lisent les Lamentations de Jeremie. Ils font la mesme chose le lendemain, ajoustant beaucoup d'autres lamentations à celles-cy, demeurant tristes tout le jour, ne leur estant pas permis d'estudier dans la Loy ; mais seulement de lire Job, Jeremie, & autres livres affligeans.''
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Les signes extérieurs de tristesse sont là pour aider la réflexion intérieure afin qu'elle soit attristée par la destruction du bonheur basé sur la Torah de vie, le Peuple de la Torah de vie et la Terre de la Torah de vie. Selon certains rites, on lit ''Eikha'' également au cours de l'office du matin, ''chakharith'', du 9 ''Av''.
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Les courants réformés américains, qui semblent se diriger vers des cérémonies particulières, ont abandonné ces coutumes traditionnelles.
Les courants réformés américains, qui semblent se diriger vers des cérémonies particulières, ont abandonné ces coutumes traditionnelles.
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Comme l'indique Haïk Vantura, les synagogues permettaient les cantillations  traditionnelles et non au Temple de Jérusalem comme on pouvait l'imaginer. Dans ce domaine, chaque synagogue avait ses propres habitudes et ses propres problèmes. Les textes sacrés étaient chantés non par des chantres instruits mais par une personne ayant de préférence une belle voix. Ce n'est qu'au VIe siècle, qu'apparut le hazan, un chantre attitré .
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Comme l'indique '''Haïk Vantura''', les synagogues permettaient les cantillations  traditionnelles et non au Temple de Jérusalem comme on pouvait l'imaginer. Dans ce domaine, chaque synagogue avait ses propres habitudes et ses propres problèmes. Les textes sacrés étaient chantés non par des chantres instruits mais par une personne ayant de préférence une belle voix. Ce n'est qu'au VIe siècle, qu'apparut le ''hazan'', un chantre attitré .
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Après de longues recherches sur le déchiffrement de la cantillation traditionnelle juive, Haïk Vantura établit une similitude sérieuse et fondée des figures mélodiques entre le plain-chant et la tradition synagogale de Damas afin de démontrer leur origine unique.
Après de longues recherches sur le déchiffrement de la cantillation traditionnelle juive, Haïk Vantura établit une similitude sérieuse et fondée des figures mélodiques entre le plain-chant et la tradition synagogale de Damas afin de démontrer leur origine unique.
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Nous ne retiendrons qu'ici un petit extrait pour illustrer la qualité de cette recherche. Il concerne plus particulièrement le début du 1er verset du 1er chapitre des Lamentations : Quomodo sedet sola civitas plena populo…
 
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Nous ne retiendrons qu'ici un petit extrait pour illustrer la qualité de cette recherche. Il concerne plus particulièrement le début du 1er verset du 1er chapitre des Lamentations : ''Quomodo sedet sola civitas plena populo''…
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Haïk Vantura, extr. exemple p. 171.
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[[Image:Les autres rites 4.jpg|center|500px|]]
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Il serait long d'exposer ici la théorie du déchiffrement pour obtenir ce résultat mais il y a lieu de signaler que le processus est longuement analysé dans la 2ème partie de son ouvrage. Le lecteur pourra s'y référer utilement pour ses propres recherches ou pour satisfaire tout simplement sa curiosité.
Il serait long d'exposer ici la théorie du déchiffrement pour obtenir ce résultat mais il y a lieu de signaler que le processus est longuement analysé dans la 2ème partie de son ouvrage. Le lecteur pourra s'y référer utilement pour ses propres recherches ou pour satisfaire tout simplement sa curiosité.

Version du 11 juillet 2010 à 09:21

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