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De Lamentations de Jérémie.
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e0 Vivien,Vos deux derniers peghrrapaas tapent juste, me semble-t-il. Cela ne veut pas dire que je les approuve mais que je les conside8re comme avane7ant des objections pertinentes.Dire qu'il y a un proble8me du point de vue de l'e9galite9 des femmes dans le christianisme traditionnel me paraeet tout e0 fait juste. C'est d'ailleurs ce qu'a e9crit Jean-Paul II dans sa lettre aux femmes, Benoeet XVI partageant ce jugement, d'ailleurs.Mais le terme de tradition a deux sens pour les catholiques. Il y a d'une part, les traditions humaines: l'action de la foi chre9tienne se fait toujours dans une culture qui pre9existe e0 l'Eglise et dans laquelle elle s'immisce avec l'Evangile. Du coup, l'Evangile se de9veloppe sur une culture pre9existante comme un rameau d'olivier sur un plant d'olivier sauvage.Par ailleurs, pour les catholiques, il y a la Tradition, avec un grand T, qui est le lien qui relie continfbment l'Eglise e0 la re9ve9lation historique : l'Esprit Saint ne cesse de souffler sur elle depuis 2000 ans, ce qui fait qu'e0 travers les diffe9rentes e9poques, c'est le meame esprit qui s'exerce et se manifeste malgre9 la varie9te9 des situations et des pratiques culturelles.Du coup, sous le terme de traditionnel on peut trouver tantf4t des coutumes humaines auxquelles l'Eglise s'est adapte9e comme de re9alite9s humaines dont il fallait s'accommoder faute de mieux, tantf4t des pratiques qui sont constitutives de l'essence de l'Eglise et la rattachent e0 sa source spirituelle.Donc il est vrai que d'un point de vue historique, les chre9tiens ont plus ou moins compose9 au fil des sie8cles avec des pratiques phallocrates (plutf4t que misogynes). Mais cela n'a rien d'essentiel e0 la foi chre9tienne; bien au contraire, c'est tout e0 fait contraire e0 son inspiration profonde e0 laquelle l'Eglise doit constamment se ressourcer au fil des e2ges, bref e0 son authentique Tradition. (On peut faire le meame raisonnement avec l'esclavage ou la guerre, bien que dans son orientation profonde le christianisme soit e9videmment hostile e0 l'esclavage et foncie8rement pacifiste).D'of9 l'inutilite9 de de9battre sur la condition des femmes au Moyen-Age. Il n'y a aucune raison de penser que le Moyen-Age ait e9te9 l'e2ge d'or du christianisme, mythe qui ne vaut gue8re mieux que le mythe oppose9 qui veut qu'il ait e9te9 une pe9riode d'atroce barbarie Le fond du proble8me est de savoir si l'Evangile est porteur d'ide9es misogynes et si au fil des e2ges, en moyenne, l'Eglise a e9te9 plus ou moins misogyne que les hommes de son temps (de meame que sur la question de l'esclavage ou de la guerre, il faudrait se demander si les chre9tiens ont e9te9 plus ou moins esclavagistes ou belliqueux que leurs contemporains).Sur le premier point, je pense en toute honneatete9 qu'il est difficile de trouver dans l'Evangile la moindre trace de misogynie. Sur l'action de l'Eglise, il y a un consensus des historiens sur le fait que globalement jusqu'e0 un passe9 re9cent, l'Eglise a constamment atte9nue9 la violence de la domination masculine (Idem pour l'esclavage et la guerre).Maintenant, il y a un de9bat contemporain sur la condition fe9minine dans la socie9te9 et dans l'Eglise. Mais je crois qu'il n'y a rien e0 gagner e0 engager despole9miques sur le passe9 de l'Eglise of9 on risque surtout de commettre beaucoup d'anachronismes et d'erreurs d'interpre9tation dues e0 un manque de culture historique aussi bien que religieuse.En fait, ce qui pose proble8me e0 l'Eglise dans le fe9minisme contemporain, c'est qu'il est majoritairement antiessentialiste, depuis Simone de Beauvoir, ou disons culturaliste . Or, le christianisme peut prendre parti pour les femmes sur bien des sujets, mais ne peut pas admettre que la distinction sexuelle homme/femme soit purement culturelle. Bien des pre9tendues querelles entre fe9ministes et chrte9iens sont en fait des querelles entre une certaine forme de fe9minisme e0 tendance monopolistique et une autre forme possible de fe9minisme qui peine e0 se faire entendre, e9touffe9 par la rhe9torique arrogante des fe9minismes issus de Simone de Beauvoir et, plus re9cemme, de Judith Butler Ainsi, pour l'Eglise, il y a un sens e0 se poser la question de la vocation de la femme, de meame qu'e0 se poser la question de la vocation de l'homme en tant que me2le. C'est dans le cadre d'une re9flexion sur la vocation de la femme que la doctrine catholique posera le proble8me de la reconnaissance de son autonomie et de la ne9cessite9 de lutter contre l'assujettissement des femmes aux hommes Mais parler de vocation fe9minine apparaeet comme une monstruosite9 aux fe9ministes d inspiration existentialiste (Beauvoir) ou culturaliste (Butler), puisque pour elles la distinction sexuelle est une pure construction sociale qu'il s'agit de de9mystifier. Le de9saccord porte donc bien avant tout sur la manie8re de penser l'e9mancipation de la femme, pas sur l'ide9e qu'il faille de9noncer le machisme et l'exploitation des femmes par les hommes sous toutes ses formes.
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