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Méthode de plain-chant de François de La Feillée (1836)
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François de La Feillée, dans son édition de 1836 de sa Méthode de plain-chant, donne des indications approfondies sur la notation grégorienne et son interprétation vocale. Pour illustrer son propos, prenons à titre d'exemple ''l'Aleph'' de la 1<sup>ère</sup> Leçon du 1<sup>er</sup> jour noté en clé de ''fa''. [[Image:Analyse 018.jpg|center|500px|]] La Feillée apporte au titre du ''goût du chant, juste expression des sentimens de l'ame'', des notations qui lui sont particulières et que l'on retrouve, avec diverses variations, dans d'autres éditions. Sans rentrer dans le détail de ses motivations, il apporte des précisions quant à la préparation des cadences que l'on retrouve dans l'exemple en <span style="color:#0000FF;">'''1'''</span> s'il s'agit d'une cadence à appuyer qui doit être préparée par une note au-dessus de celle que l'on doit cadencer, en <span style="color:#0000FF;">'''2'''</span> s'il s'agit d'une cadence parfaite qui doit être préparée et soutenue comme la précédente, mais qui doit être aussi couronnée dans sa fin par une petite note supposée qui termine la cadence avant le repos. Lorsque la demi-cadence est marquée (voir <span style="color:#0000FF;">'''3'''</span> et <span style="color:#0000FF;">'''4'''</span>), on doit donner deux coups de gosier, l'un supérieur et l'autre inférieur, c'est ce qu'on appelle brillant, ou cadence coulée. Il ajoute que pour bien faire la demi-cadence on soutient la note supérieure selon sa juste valeur, et on redouble la même note par supposition, marquée, ou non marquée, par une petite brève que l'on passe vite pour tomber sur la note inférieure. C'est de la délicatesse, comme une galanterie d'air de cour. L'exemple montre en <span style="color:#0000FF;">'''7'''</span> un son filé qu'il faut savoir enfler selon le besoin ; cela se fait, dit-il, en les commençant foiblement, et en augmentant la voix presque imperceptiblement jusqu'à sa force naturelle, et en la diminuant peu-à-peu, en sorte qu'il reste un foible son, comme dans les cloches et dans les cordes d'instrumens lorsqu'elles ont été frappées ; ce qui rend la voix beaucoup sonore et mélodieuse… La Feillée précise par ailleurs dans sa méthode qu'il peut se trouver trois brèves entre deux carrées (voir en <span style="color:#0000FF;">'''8'''</span>), alors dans ce cas, ces brèves se passent aussi fort légèrement, en faisant plus sentir la première et la dernière que la seconde, sur laquelle on appuie presque sans y toucher et l'on va soutenir la carrée qui suit. Pour compléter cet exemple, il indique que le ''b mol'' continuel n'est d'usage qu'après la clef ''d'Ut'', et non après la clef de ''Fa''. C'est ce que montre l'exemple au <span style="color:#0000FF;">'''5'''</span>. Ce ''b mol'' sert à baisser le ''si'' ou le ''mi'' d'un demi-ton, indique-t-il par ailleurs, et à changer le nom en ''za'' ou en ''fa''. Il ne donne aucune indication particulière quant au dièse (<span style="color:#0000FF;">'''6'''</span>). [[Image:Analyse 019.jpg|center|500px|]] On peut juger tout de suite la complexité d'une telle notation lorsqu'elle est conjugée aux ornements. [[Image:Analyse 020.jpg|center|400px|]] A relever également la présence d'indications de tempo, ici ''Très-lent'' et ''Repos'', plus loin ''Un peu animé'' (p. 395). On remarquera par ailleurs, l'absence de notation pour le débit accentuel, la mélodie se chargeant de l'essentiel. On pourrait très bien appliquer à La Feillée les remarques qu'un auteur anonyme écrivait dans le ''Mercure de France'' en 1733 qui relevait le manque de respect des musiciens : ''Ces Messieurs traitent le Plain-chant cavalierement… Ils cherchent de nouvelles routes et des beautez d'un autre genre''…<sup>[[#8]]</sup> Et de rappeler cet argument historique d'un autre auteur anonyme : … ''le Plainchant est plus ancien que la Musique dans l'usage Ecclesiastique… Les Musiciens… sont les plus nouveaux venus ; et… c'est à eux à suivre les regles qu'ils trouvent dans les Livres ecclésiastiques des anciens Maîtres, et non à les détruire ni à les soumettre à leurs idées''<sup>[[#9]]</sup>, pour finalement aboutir à penser que ''le gout de la Musique et le gout du Plainchant sont deux gouts bien differens''<sup>[[#10]]</sup>, mais qu'on doit malgré tout ''les consulter pour ce qui regarde la mélodie et profiter de leurs avis''.<sup>[[#11]]</sup><sup>[[#12]]</sup> ➨ [[1. Le chant grégorien|<span style="color:#994C6A;">Retour au sommaire</span>]] ---- :<span style="color:#808080;"><span id="8">'''8'''. ''Memoire sur la question proposée dans le Mercure de Juin 1733, Mercure de France, novembre 1933, p. 2373.''</span> :<span style="color:#808080;"><span id="9">'''9'''. ''Mémoire sur l'autorité des Musiciens en matiere de Plainchant, Mercure de France, janvier 1734, p. 45.''</span> :<span style="color:#808080;"><span id="10">'''10'''. ''Extrait d'une Lettre écrite aux Auteurs du Mercure, suivie d'un Memoire qui répond à la question proposée dans celui du mois de Juin dernier, au sujet du Plainchant, etc., Mercure de France, janvier 1734, p. 29-30.''</span> :<span style="color:#808080;"><span id="11">'''11'''. ''Mémoire sur la question proposée…, art. cit., p. 2378-9.''</span> :<span style="color:#808080;"><span id="12">'''12'''. ''Extrait de l'article Réflexion sur l'autorité reconnue aux musiciens dans le domaine du plain-chant en France entre 1650 et 1750, Cécile Davy-Rigaux, Sequentia, juillet 2005, pp. 12-13.''</span>
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