Francis Poulenc

De Lamentations de Jérémie.

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Comme le précise Hervé Lacombe dans le livret qui accompagne le CD ''Stabat Mater'' (voir ci-dessous) : "Au centre de son dispositif se situe le jeune garçon (Poulenc) dénudé, confronté au drame de la Passion et à son propre drame mortel. Tout autant que de l'effroi devant la mort, c'est de la solitude de l'être dont parle les Répons, en un troublant écho entre la fugue du Christ et celle du pécheur. Comme dans ''l'Agnus Dei'' de sa ''Messe'', comme dans le dernier des ''Quatre Motets pour un temps de pénitence'', c'est l'être isolé, fragile, apeuré et angoissé ("Mon âme est triste jusqu'à la mort") qu'il met en scène et son aspiration la plus fondamentale à une écoute et à une paix. L'extraordinaire fragmentation du discours, les répétitions incessantes et les nombreux contrastes d'affects expriment l'état de panique et la permutation des états d'âme, - abattement, sidération, révolte, douceur ou tristesse infinie, détresse, affliction profonde de la nature entière et de l'être isolé, etc. Dans ce contexte, Poulenc use très ponctuellement d'éléments dodécaphoniques (comme il l'avait fait dans le n° 7 de ''Figure humaine'') pour signifier la perte de sens (notamment au début du n° 3 et dans la seconde partie du n° 4). L'espérance de Poulenc lui permet d'aborder la mort en se dépouillant. La fin est confiée à l'orchestre qui met en scène le "passage" : une tristesse douce et calme ; le silence ; puis la lumière tant attendue (dernier accord transparent étagé du contrebasson au piccolo)."
Comme le précise Hervé Lacombe dans le livret qui accompagne le CD ''Stabat Mater'' (voir ci-dessous) : "Au centre de son dispositif se situe le jeune garçon (Poulenc) dénudé, confronté au drame de la Passion et à son propre drame mortel. Tout autant que de l'effroi devant la mort, c'est de la solitude de l'être dont parle les Répons, en un troublant écho entre la fugue du Christ et celle du pécheur. Comme dans ''l'Agnus Dei'' de sa ''Messe'', comme dans le dernier des ''Quatre Motets pour un temps de pénitence'', c'est l'être isolé, fragile, apeuré et angoissé ("Mon âme est triste jusqu'à la mort") qu'il met en scène et son aspiration la plus fondamentale à une écoute et à une paix. L'extraordinaire fragmentation du discours, les répétitions incessantes et les nombreux contrastes d'affects expriment l'état de panique et la permutation des états d'âme, - abattement, sidération, révolte, douceur ou tristesse infinie, détresse, affliction profonde de la nature entière et de l'être isolé, etc. Dans ce contexte, Poulenc use très ponctuellement d'éléments dodécaphoniques (comme il l'avait fait dans le n° 7 de ''Figure humaine'') pour signifier la perte de sens (notamment au début du n° 3 et dans la seconde partie du n° 4). L'espérance de Poulenc lui permet d'aborder la mort en se dépouillant. La fin est confiée à l'orchestre qui met en scène le "passage" : une tristesse douce et calme ; le silence ; puis la lumière tant attendue (dernier accord transparent étagé du contrebasson au piccolo)."
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Version du 9 octobre 2016 à 08:32

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