Les acteurs

De Lamentations de Jérémie.

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Toujours est-il, qu'à la cathédrale d'Angers, le Chapitre essaie par l'encouragement financier d'obtenir de ses chantres une coopération active pour chanter sur le livre : ''l'opposition des chantres et officiers se manifeste dès le 16ème siècle mais elle s'amplifie nettement au 17<sup>ème</sup> siècle et surtout au 18<sup>ème</sup>. Au 17<sup>ème</sup>, le Chapitre essaie de l'encouragement: il verse ''par faveur, 20 livres à un corbellier pour son assiduité à chanter la musique à l'aigle'' . Au début du 18ème siècle, une véritable crise menace, si l'on en juge par les ordres réitérés du Chapitre qui ne se soucie aucunement des réticences ou protestations des chantres. ''8 Février 1738, les officiers et psalteurs chanteront sur le livre sous peine de mulete''. On les avertit à nouveau d'avoir à chanter le ''chant sur le livre'' le 12 avril de la même année. Le 3 Août 1743, ''pour la troisième fois une monition est adressée aux officiers pour qu'ils aient à chanter sur le livre''. Le 19 Août 1743, on affiche dans la sacristie que les officiers seront muletés  toutes les fois qu'ils refuseront de chanter le chant sur le livre. Le 23 Décembre de la même année, l'Ami du Secrétaire consigne que ''des officiers continuent de refuser d'obéir''. Cette fois, et nous sommes à la veille de Noël, la situation paraît bloquée, car, de son côté, le Chapitre refuse de verser aux officiers une part de leur traitement. L'évêque, Mgr de Vaugirauld, informé sans doute par son secrétaire, Denis Péan, un ancien maître de grammaire de la psallette, intervient alors personnellement auprès du Chapitre. ''Les bourses qui avaient été fermées aux officiers pour refus de chanter le chant sur le livre'' sont ouvertes à la sollicitude de M. de Vaugirauld, évêque, qui promit au Chapitre que les officiers chanteraient le chant sur le livre'' .
Toujours est-il, qu'à la cathédrale d'Angers, le Chapitre essaie par l'encouragement financier d'obtenir de ses chantres une coopération active pour chanter sur le livre : ''l'opposition des chantres et officiers se manifeste dès le 16ème siècle mais elle s'amplifie nettement au 17<sup>ème</sup> siècle et surtout au 18<sup>ème</sup>. Au 17<sup>ème</sup>, le Chapitre essaie de l'encouragement: il verse ''par faveur, 20 livres à un corbellier pour son assiduité à chanter la musique à l'aigle'' . Au début du 18ème siècle, une véritable crise menace, si l'on en juge par les ordres réitérés du Chapitre qui ne se soucie aucunement des réticences ou protestations des chantres. ''8 Février 1738, les officiers et psalteurs chanteront sur le livre sous peine de mulete''. On les avertit à nouveau d'avoir à chanter le ''chant sur le livre'' le 12 avril de la même année. Le 3 Août 1743, ''pour la troisième fois une monition est adressée aux officiers pour qu'ils aient à chanter sur le livre''. Le 19 Août 1743, on affiche dans la sacristie que les officiers seront muletés  toutes les fois qu'ils refuseront de chanter le chant sur le livre. Le 23 Décembre de la même année, l'Ami du Secrétaire consigne que ''des officiers continuent de refuser d'obéir''. Cette fois, et nous sommes à la veille de Noël, la situation paraît bloquée, car, de son côté, le Chapitre refuse de verser aux officiers une part de leur traitement. L'évêque, Mgr de Vaugirauld, informé sans doute par son secrétaire, Denis Péan, un ancien maître de grammaire de la psallette, intervient alors personnellement auprès du Chapitre. ''Les bourses qui avaient été fermées aux officiers pour refus de chanter le chant sur le livre'' sont ouvertes à la sollicitude de M. de Vaugirauld, évêque, qui promit au Chapitre que les officiers chanteraient le chant sur le livre'' .
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La question ne sera pas cependant réglée si simplement. Dès le 8 Février 1744, Benesteau, sous-chantre, est cité au Chapitre pour refus de chanter sur le livre. Le 11 Février, le dit Benesteau se soumet aux ordres du Chapitre. Jusqu'à la veille de la révolution le Chapitre restera vigilant et ne démordra pas de ses exigences.  
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''La question ne sera pas cependant réglée si simplement. Dès le 8 Février 1744, Benesteau, sous-chantre, est cité au Chapitre pour refus de chanter sur le livre. Le 11 Février, le dit Benesteau se soumet aux ordres du Chapitre. Jusqu'à la veille de la révolution le Chapitre restera vigilant et ne démordra pas de ses exigences''.  
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Cette musique improvisée présentait-elle un grand intérêt ? D'aucuns blâment sa rudesse, d'autres louent sa spontanéité. Peut-être la qualité des voix y paraissait-elle davantage : l'improvisation permet, en effet, à un musicien de talent de mettre en valeur la qualité de son chant ou de son instrument et la qualité vocale des psalteurs peut difficilement être mise en doute. Mais ce n'est sûrement pas cette ostentation des chantres qui était souhaitée, elle aurait été en pleine contradiction avec les consignes générales données aux psalteurs et résumées dans le De recta Ratione psallendi de Jacques Eveillon, Le chant de l'église n'entend pas être une sorte de séduction des oreilles en vue d'une vaine délectation... On évitera de faire étalage de son art et de sa voix.
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C'était peut-être aussi un moyen de camoufler la médiocrité du plain-chant dès cette époque et d'introduire plus de variété dans l'expression de la prière.  
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''Cette musique improvisée présentait-elle un grand intérêt ? D'aucuns blâment sa rudesse, d'autres louent sa spontanéité. Peut-être la qualité des voix y paraissait-elle davantage : l'improvisation permet, en effet, à un musicien de talent de mettre en valeur la qualité de son chant ou de son instrument et la qualité vocale des psalteurs peut difficilement être mise en doute. Mais ce n'est sûrement pas cette ostentation des chantres qui était souhaitée, elle aurait été en pleine contradiction avec les consignes générales données aux psalteurs et résumées dans le ''De recta Ratione psallendi'' de Jacques Eveillon'', Le chant de l'église n'entend pas être une sorte de séduction des oreilles en vue d'une vaine délectation... On évitera de faire étalage de son art et de sa voix.
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''C'était peut-être aussi un moyen de camoufler la médiocrité du plain-chant dès cette époque et d'introduire plus de variété dans l'expression de la prière.''
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La pratique du chant sur le livre a-t-elle appliquée pour la lecture des Lamentations de Jérémie ? On n'en a pas trace dans les archives.  
La pratique du chant sur le livre a-t-elle appliquée pour la lecture des Lamentations de Jérémie ? On n'en a pas trace dans les archives.  
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Tout juste, signale-t-on dans l'ouvrage de Toussaint, l'apprentissage du fleuretis et du faux-bourdon d'après un programme détaillé établi en chapitre le 29 août 1646 à Coutances. Mais il ne semble pas que les leçons des ténèbres aient été visées.
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Une délibération du chapitre de Bayeux du 14 février 1669 nous apprend comment plain-chant et musique étaient exécutés les jours de fête : "il fut également décidé que, désormais, pour la plus grande gloire de Dieu et de son Église, aux fêtes de seconde classe, les musiciens chanteront les hymnes des Vêpres in cantu modulato qu'on appelle en français fleuries, tandis que le Magnificat sera chanté in bombo vulgairement appelé faux-bourdon.  
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Tout juste, signale-t-on dans l'ouvrage de [[Source|'''Toussaint''']], l'apprentissage du ''fleuretis '' et du faux-bourdon d'après un programme détaillé établi en chapitre le 29 août 1646 à Coutances. Mais il ne semble pas que les leçons des ténèbres aient été visées.
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Une délibération du chapitre de Bayeux du 14 février 1669 nous apprend comment plain-chant et musique étaient exécutés les jours de fête : "''il fut également décidé que, désormais, pour la plus grande gloire de Dieu et de son Église, aux fêtes de seconde classe, les musiciens chanteront les hymnes des Vêpres ''in cantu modulato'' qu'on appelle en français ''fleuries'', tandis que le Magnificat sera chanté ''in bombo'' vulgairement appelé ''faux-bourdon''''.  
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Le corps de musique
Le corps de musique

Version du 20 juillet 2010 à 10:55

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