Félix Mendelssohn en 1831
De Lamentations de Jérémie.
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Il rapporte plus loin qu'''à chaque verset on éteint un cierge, de sorte qu'au bout d'une heure et demie, les quinze qui sont autour de l'autel ont cessé de brûler. Il n'en reste plus alors d'allumés que six grands au-dessus de la porte d'entrée ''[...]'' le chœur entier ''[...]'' entonne ''[...]'' le cantique de Zacharie ''[...]'' très-lentement et de la façon la plus solennelle, au milieu de ces quasi-ténèbres; alors les derniers cierges s'éteignent, le pape quitte son trône et se prosterne à genoux devant l'autel; tout le monde s'agenouille avec lui et dit ce qu'on appelle un Pater noster sub silentio ''[...]''. Aussitôt après, le ''Miserere'' commence pianissimo. C'est pour moi le plus beau moment de toutes ces cérémonies...'' | Il rapporte plus loin qu'''à chaque verset on éteint un cierge, de sorte qu'au bout d'une heure et demie, les quinze qui sont autour de l'autel ont cessé de brûler. Il n'en reste plus alors d'allumés que six grands au-dessus de la porte d'entrée ''[...]'' le chœur entier ''[...]'' entonne ''[...]'' le cantique de Zacharie ''[...]'' très-lentement et de la façon la plus solennelle, au milieu de ces quasi-ténèbres; alors les derniers cierges s'éteignent, le pape quitte son trône et se prosterne à genoux devant l'autel; tout le monde s'agenouille avec lui et dit ce qu'on appelle un Pater noster sub silentio ''[...]''. Aussitôt après, le ''Miserere'' commence pianissimo. C'est pour moi le plus beau moment de toutes ces cérémonies...'' | ||
- | A propos du ''strepitum'', Mendelssohn écrit ceci : ''tous les cardinaux se mettent à frapper des pieds tant qu'ils peuvent, et c'est la fin de la cérémonie. "Le tapage, dit mon livret, signifie que les Hébreux s'emparent du Christ avec un grand tumulte." C'est possible, mais cela ressemble exactement au piétinement du parterre quand le rideau ne se lève pas assez vite ou que la pièce lui a déplu''. | + | A propos du ''strepitum'', Mendelssohn écrit ceci : ''tous les cardinaux se mettent à frapper des pieds tant qu'ils peuvent, et c'est la fin de la cérémonie. "Le tapage, dit mon livret, signifie que les Hébreux s'emparent du Christ avec un grand tumulte." C'est possible, mais cela ressemble exactement au piétinement du parterre quand le rideau ne se lève pas assez vite ou que la pièce lui a déplu''.<sup>[[#8]]</sup> |
A part l'unanimité quant à l'action rituelle de l'extinction des cierges, on se perd en conjecture sur la justification du nombre de cierges et sur la signification du bruit provoqué à la fin des cérémonies. On se reportera à juste titre aux chapitres correspondants qui traitent de ce sujet. | A part l'unanimité quant à l'action rituelle de l'extinction des cierges, on se perd en conjecture sur la justification du nombre de cierges et sur la signification du bruit provoqué à la fin des cérémonies. On se reportera à juste titre aux chapitres correspondants qui traitent de ce sujet. | ||
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- | | | + | |Les Jésuites avaient également codifié le rituel religieux de la Semaine Sainte pour éviter certaines déviations. C'est ce que le R.P. Maggio, visiteur des collèges de la Compagnie, détermine très exactement dans un chapitre intitulé ''Circa cantum sacelli<sup>[[#9]]</sup> : les trois lamentations seront chantées, ou à plusieurs voix sur une mélodie triste, avec les répons en chant grégorien, ou par un soliste en grégorien avec les répons en musique (ce qui pourra se faire aussi par les répons des leçons suivantes)''. Cet exposé était destiné au Collège de Clermont à Paris.<sup>[[#10]]</sup> |
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+ | :<span style="color:#808080;"><span id="8">'''8'''. ''Voyage de jeunesse. Lettres de jeunesse (1830-1832), Mendelssohn, Félix, J. Hetzel & Cie, Editeurs, 1870.''</span> | ||
+ | :<span style="color:#808080;"><span id="9">'''9'''. ''Histoire de la Compagnie de Jésus en France des origines à la suppression, Henri Fouqueray, S.J.. 1528-1762, t.1, p. 188.''</span> | ||
+ | :<span style="color:#808080;"><span id="10">'''10'''. ''Les Jésuites et la musique, le collège de la Trinité à Lyon, Guillot, Pierre, 1565-1762. Mardaga. Liège. 1991.''</span> |