Le témoignage d'Henri Durant en 1869

De Lamentations de Jérémie.

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Lors d'un de ses déplacements en Italie, Henri Durant , architecte, témoigne dans un cours opuscule des cérémonies de La Semaine Sainte à Rome en 1869. Il introduit son récit par une observation sans doute justement réfléchie par rapport sans doute aux cérémonies parisiennes. Parmi les cérémonies si nombreuses et si diverses, absurdes ou raisonnables, frivoles ou majestueuses, dont toutes les religions se sont toujours entourées pour former en quelque sorte leur partie matérielle, certes, il n'en est point qui agissent aussi puissamment sur l'esprit des masses et l'impressionnent d'une manière aussi vive que les cérémonies du culte catholique. Plus loin, il précise que ces cérémonies sont celles de la Semaine Sainte. Tout ce que la dévotion sait inventer de plus attachant, tout ce qu'il est possible de déployer de luxe et de richesse, d'abaissement d'abord, et ensuite de majesté, tout ce qui doit agir en même temps et sur les yeux et sur le cœur, tout est mis en usage par le souverain pontife et le sacré collége, pour célébrer dignement ce mystère d'ineffable amour, où un Dieu fait homme se résigne aux outrages les plus sanglants et à la mort la plus ignominieuse pour racheter l'homme qui l'a trahi, pour expier une faite qu'il n'a pas commise.
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Lors d'un de ses déplacements en Italie, Henri Durant<sup>[[#20]]</sup>, architecte, témoigne dans un cours opuscule des cérémonies de ''La Semaine Sainte à Rome''<sup>[[#21]]</sup> en 1869. Il introduit son récit par une observation sans doute justement réfléchie par rapport sans doute aux cérémonies parisiennes. ''Parmi les cérémonies si nombreuses et si diverses, absurdes ou raisonnables, frivoles ou majestueuses, dont toutes les religions se sont toujours entourées pour former en quelque sorte leur partie matérielle, certes, il n'en est point qui agissent aussi puissamment sur l'esprit des masses et l'impressionnent d'une manière aussi vive que les cérémonies du culte catholique.'' Plus loin, il précise que ''ces cérémonies sont celles de la Semaine Sainte. Tout ce que la dévotion sait inventer de plus attachant, tout ce qu'il est possible de déployer de luxe et de richesse, d'abaissement d'abord, et ensuite de majesté, tout ce qui doit agir en même temps et sur les yeux et sur le cœur, tout est mis en usage par le souverain pontife et le sacré collége, pour célébrer dignement ce mystère d'ineffable amour, où un Dieu fait homme se résigne aux outrages les plus sanglants et à la mort la plus ignominieuse pour racheter l'homme qui l'a trahi, pour expier une faite qu'il n'a pas commise.''
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Henri Durant précise également l'importance des cérémonies qui se déroulent au cours de la Semaine Sainte, la Santa, comme disent les Italiens dans leur dévôt enthousiasme, qui appelle chaque année dans la ville éternelle une foule immense d'étrangers de tout rang, de tout sexe et de tout âge, qui viennent de toutes les parties de l'Italie, de l'Europe et du monde, assister à ce spectacle imposant et unique…
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Bien entendu, tout au long de son récit, c'est l'ensemble des cérémonies de la Semaine Sainte qu'il dévoile. Plus précisément, au sujet des Ténèbres, il note en ces termes : le Mercredi Saint est arrivé ; déjà un voile funèbre est étendu sur la ville, et la période douloureuse des souffrances du Christ est ouverte. Dans toutes les églises, l'office des Ténèbres fait résonner sa triste et lugubre psalmodie, et le soir, quand le soleil a disparu, comme trop éclatant pour éclairer cette scène de deuil, la foule gravit le magnifique escalier du Vatican et vient attendre dans le vestibule qui précède la chapelle Sixtine que les portes du sanctuaire lui soient ouvertes. Elles roulent enfin sur leurs gonds d'airain, et toutes les places de l'auguste oratoire sont bientôt envahies. Étrangers ou Romains, princes ou sujets, dévots ou curieux, incrédules ou fidèles, ignorants ou artistes, tous, dans une sainte égalité, que la religion approuve et consacre, s'avancent, se pressent, avides de tout entendre et de tout voir.
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Henri Durant précise également l'importance des cérémonies qui se déroulent au cours de la Semaine Sainte, ''la ''Santa'', comme disent les Italiens dans leur dévôt enthousiasme, qui appelle chaque année dans la ville éternelle une foule immense d'étrangers de tout rang, de tout sexe et de tout âge, qui viennent de toutes les parties de l'Italie, de l'Europe et du monde, assister à ce spectacle imposant et unique…''
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Le Pape, pontife vénérable, entouré de tous ses cardinaux, vieillards courbés sous le poids des années et de la science, est placé sous un dais de velours appuyé contre la paroi gauche de cette chapelle, vaste comme une église ; vis-à-vis et à côté du grand autel, le triangle funèbre laisse scintiller les pâles lumières de ses treize cierges de cire jaune, qui l'une après l'autre, lentement, s'éteignent avec la dernière strophe de chaque lamentation du prophète, murmurée à voix basse et en intonations monotones qui en augmentent la désolante expression. Le dernier cierge, le treizième, brûle seul au sommet du candélabre symbolique, et sa lueur blafarde éclaire à peine l'enceinte sacrée et seulement assez pour en laisser voir la mystérieuse et mélancolique obscurité…
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Bien entendu, tout au long de son récit, c'est l'ensemble des cérémonies de la Semaine Sainte qu'il dévoile. Plus précisément, au sujet des Ténèbres, il note en ces termes : ''le Mercredi Saint est arrivé ; déjà un voile funèbre est étendu sur la ville, et la période douloureuse des souffrances du Christ est ouverte. Dans toutes les églises, l'office des Ténèbres fait résonner sa triste et lugubre psalmodie, et le soir, quand le soleil a disparu, comme trop éclatant pour éclairer cette scène de deuil, la foule gravit le magnifique escalier du Vatican et vient attendre dans le vestibule qui précède la chapelle Sixtine que les portes du sanctuaire lui soient ouvertes. Elles roulent enfin sur leurs gonds d'airain, et toutes les places de l'auguste oratoire sont bientôt envahies. Étrangers ou Romains, princes ou sujets, dévots ou curieux, incrédules ou fidèles, ignorants ou artistes, tous, dans une sainte égalité, que la religion approuve et consacre, s'avancent, se pressent, avides de tout entendre et de tout voir.''
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''Le Pape, pontife vénérable, entouré de tous ses cardinaux, vieillards courbés sous le poids des années et de la science, est placé sous un dais de velours appuyé contre la paroi gauche de cette chapelle, vaste comme une église ; vis-à-vis et à côté du grand autel, le triangle funèbre laisse scintiller les pâles lumières de ses treize cierges de cire jaune, qui l'une après l'autre, lentement, s'éteignent avec la dernière strophe de chaque lamentation du prophète, murmurée à voix basse et en intonations monotones qui en augmentent la désolante expression. Le dernier cierge, le treizième, brûle seul au sommet du candélabre symbolique, et sa lueur blafarde éclaire à peine l'enceinte sacrée et seulement assez pour en laisser voir la mystérieuse et mélancolique obscurité…''
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Les deux jours suivants, Henri Durant ne relève pas de commentaires, sans doute en raison de la similitude des événements, et s'attache plus particulièrement au lavement des pieds du Jeudi Saint, à la célébration majestueuse à Saint-Pierre de Rome le Vendredi Saint et à Saint-Jean de Latran, premier temple de la catholicité, le Samedi Saint, pour terminer son récit sur le Jour de Pâques.
Les deux jours suivants, Henri Durant ne relève pas de commentaires, sans doute en raison de la similitude des événements, et s'attache plus particulièrement au lavement des pieds du Jeudi Saint, à la célébration majestueuse à Saint-Pierre de Rome le Vendredi Saint et à Saint-Jean de Latran, premier temple de la catholicité, le Samedi Saint, pour terminer son récit sur le Jour de Pâques.
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On pourra relever sur la description qui est faite des cérémonies du Mercredi Saint, que les lamentations sont soit parlées soit chantées sur le tonus lamentationum.
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On pourra relever sur la description qui est faite des cérémonies du Mercredi Saint, que les lamentations sont soit parlées soit chantées sur le ''tonus lamentationum''.
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:<span style="color:#808080;"><span id="20">'''20'''. ''Henri Durant (1807-1893).''</span>
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:<span style="color:#808080;"><span id="21">'''21'''. ''La Semaine Sainte à Rome, Henri Durant, Études et souvenirs, Italie. Havre, Imprimerie Lepelletier [1869].''</span>

Version actuelle en date du 21 juillet 2010 à 17:42

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