La légende de Palestrina serait pure invention
De Lamentations de Jérémie.
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[[Giovanni Pierluigi da Palestrina]] aurait sauvé la musique polyphonique grâce à sa ''Missa Papæ Marcelli''. Cette légende doit être rangée dans les tiroirs. D'ailleurs, comment le pape Marcel II qui a régné à peine un mois aurait pu se soucier au cours d'une si courte période de la réforme de la musique. Mais l'impulsion donnée à cette époque par l'Église a quelque peu aéré les compositions musicales vers plus de simplicité. C'était sans compter avec l'inventivité des compositeurs et de leurs interprètes. | [[Giovanni Pierluigi da Palestrina]] aurait sauvé la musique polyphonique grâce à sa ''Missa Papæ Marcelli''. Cette légende doit être rangée dans les tiroirs. D'ailleurs, comment le pape Marcel II qui a régné à peine un mois aurait pu se soucier au cours d'une si courte période de la réforme de la musique. Mais l'impulsion donnée à cette époque par l'Église a quelque peu aéré les compositions musicales vers plus de simplicité. C'était sans compter avec l'inventivité des compositeurs et de leurs interprètes. | ||
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avec une prétintaille affirmée de mauvais goût. Bien sûr, nos oreilles d'aujourd'hui, peu exercées à de telles prononciations nasales ou gutturales enrichies, goûteraient avec délices ces plains-chants. Nos amis Canadiens et même ceux du sud de la France conservent encore un peu cet accent d'autrefois qui rend moins plate ou moins pointue la langue française. | avec une prétintaille affirmée de mauvais goût. Bien sûr, nos oreilles d'aujourd'hui, peu exercées à de telles prononciations nasales ou gutturales enrichies, goûteraient avec délices ces plains-chants. Nos amis Canadiens et même ceux du sud de la France conservent encore un peu cet accent d'autrefois qui rend moins plate ou moins pointue la langue française. | ||
- | Mais revenons à notre cérémonie des Ténèbres. Le cérémonial des évêques, publié en 1600, revu en 1650 puis en 1741 sous Benoît XIV, formule des règles relatives au chant (1. I. c ; XXVIII) : les chantres qui exécutent la musique éviteront que l'harmonie (qui a pour but d'augmenter la piété) ait rien de léger ou de lascif . | + | |
- | Ce n'est qu'à partir de 1610 que la Sainte Chapelle se préoccupe d'harmoniser ses antiphonaires avec les décrets du Concile de Trente : 9 juin 1610. Paiement de 18 l. t. à Jehan Paul pour la notte et escripture des antiphonaires, et correction des livres du chant de lad. église, pour les faire server à l'usage du service de Romme, nouvellement ordonné en lad. Ste Chapelle . | + | Mais revenons à notre cérémonie des Ténèbres. Le cérémonial des évêques, publié en 1600, revu en 1650 puis en 1741 sous Benoît XIV, formule des règles relatives au chant (1. I. c ; XXVIII) : ''les chantres qui exécutent la musique éviteront que l'harmonie (qui a pour but d'augmenter la piété) ait rien de léger ou de lascif'' . |
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+ | Ce n'est qu'à partir de 1610 que la Sainte Chapelle se préoccupe d'harmoniser ses antiphonaires avec les décrets du Concile de Trente : ''9 juin 1610. Paiement de 18 l. t. à Jehan Paul pour la notte et escripture des antiphonaires, et correction des livres du chant de lad. église, pour les faire server à l'usage du service de Romme, nouvellement ordonné en lad. Ste Chapelle'' . | ||
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En 1643, la Congrégation des Rites intervient déjà par un décret déclarant qu'on ne peut permettre que le texte des chants soit altéré par mutilation ou transposition ; car la musique doit "servir" le texte . | En 1643, la Congrégation des Rites intervient déjà par un décret déclarant qu'on ne peut permettre que le texte des chants soit altéré par mutilation ou transposition ; car la musique doit "servir" le texte . | ||
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+ | Alexandre VII, dans la bulle ''Piæ sollicitudinis'' (23 avril 1657) défend, pour la ville de Rome, sous peine d'excommunication ''latæ sententiæ'' et d'autres sanctions, de chanter durant les offices des textes non liturgiques ou non approuvés, étant toujours entendu que sont exclues toutes mélodies qui s'inspirent de la danse et de la musique profane. Notons cette interprétation, déjà plus claire, dans termes connus : ''lascivum et impurum'' . | ||
+ | Le ''Caeremoniale Parisienne'' de 1662 précise que ''les trois premières lectures du Premier nocturne sont chantées à l'Aigle au milieu du chœur par trois différents petits Clercs du Chœur sur un chant spécial du Sixième ton, tel qu'il est noté dans l'''Antiphonale Parisienne'', lentement et d'une allure grave : dans les Églises où la Musique est en usage, ces mêmes Lamentations seront chantées en musique sur des airs lugubres et tristes, soit en Contrepoint, soit en Chant figuré ecclésiastique et grave'' . | ||
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+ | En 1677, la Congrégation des Rites déclare à l'archevêque de Séville qu'il ne peut autoriser la réunion de laïques dans le chœur pour chanter des pièces "ridicules" et hors de propos (il s'agissait de pièces comme nos Noëls aujourd'hui) . | ||
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+ | La tradition ancienne intégrée complètement dans la liturgie romaine interdisait l'utilisation d'instruments de musique pendant la Semaine Sainte. | ||
+ | C'est le sens de l'échange de correspondance entre deux doyens de la cathédrale de Senlis en 1698 ''touchant la Simphonie & les Instrumens que l'on a voulu introduire dans leur Église aux Leçons de Ténebres''. | ||
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