L'office des Ténèbres doit être dépouillé
De Lamentations de Jérémie.
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+ | ''Enfin tout l'Office des Tenebres dans l'ordre & l'intention de la sainte Eglise, doit être dépoüillé'' [...]'', on suprime les benedictions, on éteint les cierges, comme si la lumiére qui est si agréable par elle-même, incommodoit la devotion de la pure foi,'' [...] ''au lieu que le divertissement de vôtre Opera ne peut avoir d'autre dessein, ni d'autre éfet que de faire sortir l'ame de son fond interieur, & s'évaporer au dehors pour se delecter dans la Musique'' [...]. | ||
- | + | ''Je sai M. & vous le sçavez comme moi que la probabilité a ses emportemens'' [...] ''que depuis environ trois cens ans, mais avec des vanitez irregulieres & seculieres,'' [...] ''les Maîtres prétendus de Musique ont rencheri les uns sur les autres, malgré tous nos Conciles de France, qui depuis, & conformement à celui de Trente, se sont éforcez de reprimer & de condamner ces abus.'' | |
- | Je sai M. & vous le sçavez comme moi que la probabilité a ses emportemens [...] que depuis environ trois cens ans, mais avec des vanitez irregulieres & seculieres, [...] les Maîtres prétendus de Musique ont rencheri les uns sur les autres, malgré tous nos Conciles de France, qui depuis, & conformement à celui de Trente, se sont éforcez de reprimer & de condamner ces abus. | + | |
- | [...] si nous croïons saint Cyprien, bien-loin d'exciter les ames à la componction, le diable ne s'en sert d'ordinaire que pour les faire fondre en dissolution & en molesse, Aures per canora Musica tentat ut in soni duldulcioris auditu solvat & molliat Christianum vigorem [Amalari. Fortunat. Episcop. Trevir. Lib. I. de Eccles.Offic.cap.2,]. Je vous cite ce passage tel que je le trouve dans un Pere du neuviéme siécle, & dans un endroit où il parle des Leçons & des Repons du Mercredi de Tenebre. | + | [...] ''si nous croïons saint Cyprien, bien-loin d'exciter les ames à la componction, le diable ne s'en sert d'ordinaire que pour les faire fondre en dissolution & en molesse, ''Aures per canora Musica tentat ut in soni duldulcioris auditu solvat & molliat Christianum vigorem'' [Amalari. Fortunat. Episcop. Trevir. Lib. I. de Eccles.Offic.cap.2,]. Je vous cite ce passage tel que je le trouve dans un Pere du neuviéme siécle, & dans un endroit où il parle des Leçons & des Repons du Mercredi de Tenebre.'' |
- | Je ne prétends pas M. faire ici le Pedagogue, pour instruire un Docteur, mais pour me décharger en Confrere & en Ami, du scrupule que j'aurois de ne vous pas dire les raisons que j'ai de n'être pas ni complaisant, ni indolent sur les nouveautez de cette nature [...] car je suis vôtre Serviteur, etc. | + | |
- | La réponse quelque peu ironique de Mr de Bragelongne s'appuie moins sur des références historiques que sur une certaine logique qu'il expose de cette façon : j'eus des sentimens approchans des vôtres sur cet article : quand je demanday que dans nôtre Eglise la Musique ne fût point accompagnée d'Instrumens. Une speculation trop rigoureuse & trop conforme à la lettre qui tuë, me fît agir ainsi ; une spéculation plus meure jointe à la pratique de la Sainte Eglise, secondée de personnes experimentéées, me fît connoître, que sur ces sortes de choses c'est l'Esprit qui vivifie [...].Vous vous êtes formé un raisonnement sur ce qui est écrit, que la Musique est importune dans les tems du deüil ; j'en conviendray avec vous, si cette musique n'a point de rapport au sujet de tristesse que nous avons ; la Musique est sainte, quand elle se porte vers un objet saint, la Musique est profane, quand elle se porte vers un objet profane, la Musique sainte est gaye, quand l'Eglise se réjoüit, la Musique sainte est lugubre, quand l'Eglise est dans la tristesse, c'est pour cela que l'Eglise [...] s'en sert au jour du grand Vendredy [...]. | + | ''Je ne prétends pas M. faire ici le Pedagogue, pour instruire un Docteur, mais pour me décharger en Confrere & en Ami, du scrupule que j'aurois de ne vous pas dire les raisons que j'ai de n'être pas ni complaisant, ni indolent sur les nouveautez de cette nature'' [...] ''car je suis vôtre Serviteur, etc.'' |
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+ | La réponse quelque peu ironique de Mr de Bragelongne s'appuie moins sur des références historiques que sur une certaine logique qu'il expose de cette façon : ''j'eus des sentimens approchans des vôtres sur cet article : quand je demanday que dans nôtre Eglise la Musique ne fût point accompagnée d'Instrumens. Une speculation trop rigoureuse & trop conforme à la lettre qui tuë, me fît agir ainsi ; une spéculation plus meure jointe à la pratique de la Sainte Eglise, secondée de personnes experimentéées, me fît connoître, que sur ces sortes de choses c'est l'Esprit qui vivifie'' [...]''. Vous vous êtes formé un raisonnement sur ce qui est écrit, que la Musique est importune dans les tems du deüil ; j'en conviendray avec vous, si cette musique n'a point de rapport au sujet de tristesse que nous avons ; la Musique est sainte, quand elle se porte vers un objet saint, la Musique est profane, quand elle se porte vers un objet profane, la Musique sainte est gaye, quand l'Eglise se réjoüit, la Musique sainte est lugubre, quand l'Eglise est dans la tristesse, c'est pour cela que l'Eglise'' [...] ''s'en sert au jour du grand Vendredy'' [...]. | ||
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