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| * <big>'''[[Le rituel du bruit à la fin de l'Office]]'''</big> | | * <big>'''[[Le rituel du bruit à la fin de l'Office]]'''</big> |
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- | == L'anticipation des matines ==
| + | * <big>'''[[L'anticipation des matines]]'''</big> |
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- | Au XIIe siècle, pour des raisons de commodité dans les paroisses, la transposition à la veille au soir, lors de l'office des Laudes, donc à la tombée de la nuit, renforce l'aspect ténébreux de ces offices qui célébraient la Passion du Christ conformément à son déroulement : Jeudi Saint, l'agonie et l'arrestation du Christ, Vendredi Saint, la mort sur la croix, Samedi Saint, la descente de la croix et la mise au tombeau.
| + | * <big>'''[[Les processions]]'''</big> |
- | Les Trois jours saints ont été récemment repoussés d'un jour par décret du pape Pie XII du 30 novembre 1955 afin de rétablir la place primitive des offices. | + | |
- | Il n'est pas difficile de comprendre le caractère dramatique que conférait une telle présentation liturgique. C'est sans doute l'une des raisons pour lesquelles les compositeurs ont écrit les morceaux les plus fervents de l'histoire de la musique. Sans doute, les Passions doivent être attachées à cet engouement pour le drame mis en musique.
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- | == Les processions ==
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- | === La tradition andalouse ===
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- | On sait que les maîtres de chapelle espagnols avaient également l'obligation de composer de la musique sacrée. C'est un fait avéré par les nombreuses compositions conservées dans les cathédrales et que l'on retrouve dans les colonies hispano-américaines. Mais il se trouve que les documents qui nous sont parvenus aujourd'hui parlent plus facilement des processions de la Semaine Sainte que des Ténèbres.
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- | C'est à partir du XVIe siècle que les traditions andalouses de la Semaine Sainte s'expriment par les habituelles processions qui attirent encore beaucoup de touristes aujourd'hui. C'est Séville qui ouvre le chemin à cette grande tradition imprégnée d'inspiration profane et de caractère subversif propres aux rituels carnavalesques. La Semaine Sainte n'est pas la seule fête religieuse touchée par cette déviation puisque la Fête-Dieu subit également les mêmes turpitudes. Gonzalo de Céspedes y Meneses disait déjà que Séville célèbre les offices de la Semaine Sainte d'une façon si particulièrement somptueuse qu'elle laisse Rome, tête du monde et siège de l'Eglise, loin derrière.
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- | C'est à cette même époque que se constituent les confréries de pénitence si actives au cours de ces processions : d'origine corporative (tonneliers, boulangers, etc.), appartenant à une même catégorie sociale ou à une même fonction publique (aristocratie, avocats, etc.) ou appartenant à une même ethnie ou à une même nation (noirs, mulâtres, Catalans, etc.), chaque confrérie s'attachait à se distinguer des autres par des expiations publiques, par des costumes typiques ou par des accompagnements musicaux.
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- | Le synode de Séville de 1604 dénonçait déjà les vanités et les vices qui dénaturaient la Semaine Sainte. Peine perdue, puisque les frères Tharaud décrivaient longuement les processions sévillanes au début du XXe siècle en ces termes : la porte de l'église s'ouvre et l'on voit dans les profondeurs des milliers de cierges embrasés. Ils sortent en files interminables, portés par des processionnants tout habillés de noir, les reins sanglés d'une cuirasse de chanvre, avec des cagoules si hautes qu'elles atteignent, sans exagérer, la hauteur du premier étage des petites maisons fardées. On ne les porte plus, ces cierges, comme pendant le jour, parallèlement à la terre, mais inclinés sur la hanche et se croisant deux par deux. Quand finiront-ils de sortir ! J'en ai compté déjà des centaines, et en voici des centaines et des centaines d'autres encore. Il en sort, il en sort toujours, et là-bas au fond de l'église la forêt scintillante n'a pas encore diminué.
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- | Un chemin de feu s'est tracé dans la foule sombre et bruyante. Puis tout à coup, dans le portail, un vaste espace de lumière paraît se détacher doucement. C'est le paso qui sort (p. 26) [...]. Les saéta jaillissent coup sur coup, mêlant dans un désaccord étrange leurs accents graves ou aigus et leur ardeur à réussir la note que le public attend pour applaudir ou siffler. Près de moi, une femme [...] multiplie les roulades [...] Une autre, assise à une table [...] se met à roucouler, car son chant est plutôt celui d'une pigeonne que celui d'un rossignol (p. 22). [...] Il est quatre heures du matin. Je succombe aux processions. Je n'ai plus le courage de m'atteler à aucun char, d'entendre aucune saéta, de recommencer des stations dans les cafés et les bars toujours pleins (p. 29).
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- | Depuis le XVIe siècle, les processions se sont nettement propagées en Espagne et en Amérique latine prenant même une disproportion touristique exagérée tout en s'éloignant de leur destination d'origine.
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- | Il est curieux de noter, quand même, que si on enregistre un large étalage des processions espagnoles, on fait peu cas de la musique exécutée ou chantée dans les églises.
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