2. Le faux-bourdon

De Lamentations de Jérémie.

 
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Le faux-bourdon est un usage pratiqué très tôt dans l'histoire musicale, en fait depuis le début du XV<sup>e</sup> siècle et qui perdure aujourd'hui encore dans certaines maîtrises.
Le faux-bourdon est un usage pratiqué très tôt dans l'histoire musicale, en fait depuis le début du XV<sup>e</sup> siècle et qui perdure aujourd'hui encore dans certaines maîtrises.
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Le dictionnaire pratique et historique de la musique<sup>[[#21]]</sup> définit le terme de faux-bourdon comme ''un genre de composition harmonique, dont les définitions, comme les applications, restent variables et incertaines. Son origine semble être britannique et remonter au moins au début du XIV<sup>e</sup> siècle'' mais des recherches semblent prouver des thèses contraires comme celle de Guido Adler qui voit dans le terme lui-même ''une provenance française : ce nom proviendrait de la substitution d'une voix supérieure à celle du ténor, ce qui aurait été désigné comme "faux", comme caractéristique d'une "fausse basse" transportée au soprano''. On trouve de nombreux compositeurs ayant pratiqué cette forme d'expression tels que Guillaume Dufay (sa Missa Sancti Jacobi – 1430 – serait le plus ancien faux-bourdon connu), Gilles Binchois, Johannes Brassart, Jehan de Limbourg, Josquin Després, [[Tomàs Luis da Victoria]] et [[LodovicaViadana]].  
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Le dictionnaire pratique et historique de la musique<sup>[[#21]]</sup> définit le terme de faux-bourdon comme ''un genre de composition harmonique, dont les définitions, comme les applications, restent variables et incertaines. Son origine semble être britannique et remonter au moins au début du XIV<sup>e</sup> siècle'' mais des recherches semblent prouver des thèses contraires comme celle de Guido Adler qui voit dans le terme lui-même ''une provenance française : ce nom proviendrait de la substitution d'une voix supérieure à celle du ténor, ce qui aurait été désigné comme "faux", comme caractéristique d'une "fausse basse" transportée au soprano''. On trouve de nombreux compositeurs ayant pratiqué cette forme d'expression tels que Guillaume Dufay (sa Missa Sancti Jacobi – 1430 – serait le plus ancien faux-bourdon connu), Gilles Binchois, Johannes Brassart, Jehan de Limbourg, Josquin Després, [[Tomàs Luis da Victoria]] et [[Lodovica Viadana]].  
Largement utilisé pour chant sur le livre, le faux-bourdon se réfère au ''cantus firmus'' – placé au dessus ou au ténor - soutenue par une voix médiane, disposée à la quarte, et une voix grave à la sixte. Le faux-bourdon est utilisé pour les Lamentations comme le montre celles d'[[Orazio Vecchi]] (XVI<sup>e</sup>) et de [[Johannes Diebolt]] (fin XIX<sup>e</sup>), pour ne citer que ceux-là.
Largement utilisé pour chant sur le livre, le faux-bourdon se réfère au ''cantus firmus'' – placé au dessus ou au ténor - soutenue par une voix médiane, disposée à la quarte, et une voix grave à la sixte. Le faux-bourdon est utilisé pour les Lamentations comme le montre celles d'[[Orazio Vecchi]] (XVI<sup>e</sup>) et de [[Johannes Diebolt]] (fin XIX<sup>e</sup>), pour ne citer que ceux-là.
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à savoir, le ténor à la sixte inférieure du dessus et l'alto à la quarte inférieure.
à savoir, le ténor à la sixte inférieure du dessus et l'alto à la quarte inférieure.
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Orazio Vecchi en a décidé différemment, car tout en observant le style faux-bourdon, il répartit les voix harmoniquement, le ténor à la quinte inférieure et le contreténor à la tierce inférieure, et il rajoute une basse doublant le ténor, l'alto ou le teneur :
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[[Orazio Vecchi]] en a décidé différemment, car tout en observant le style faux-bourdon, il répartit les voix harmoniquement, le ténor à la quinte inférieure et le contreténor à la tierce inférieure, et il rajoute une basse doublant le ténor, l'alto ou le teneur :
[[Image:Analyse 039.jpg|center|600px|]]
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Le ''Jérusalem'' figurant dans sa biographie (voir dictionnaire) est traité harmoniquement d'une manière plus classique.
Le ''Jérusalem'' figurant dans sa biographie (voir dictionnaire) est traité harmoniquement d'une manière plus classique.
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Les Lamentations à 4 vx mixtes (SATB) en la&#9837; majeur de '''Johann Diebolt'''<sup>[[#22]]</sup> - 1842-1929 (voir dictionnaire) présentent à peu près les mêmes caractéristiques qu'il serait inutile de rappeler ici pour s'en tenir à l'essentiel.
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Les Lamentations à 4 vx mixtes (SATB) en la&#9837; majeur de [[Johannes Diebolt]]<sup>[[#22]]</sup> - 1842-1929 présentent à peu près les mêmes caractéristiques qu'il serait inutile de rappeler ici pour s'en tenir à l'essentiel.
Tout d'abord, chaque acrostiche des versets 1:10 à 14, 3:1 à 9, 5:1 à 11, c'est-à-dire les 3<sup>èmes</sup> leçons de chaque jour du ''triduum'', est traité différemment : trois ou quatre voix, imitation, homorythmie, retard, bicinium homorythmique conjugé avec bicinium en imitation, tout est bon ''pour'' casser la monotonie des leçons chantées ensuite en faux-bourdon. On retrouve également ce procédé (qui n'est pas nouveau) avec les versets.
Tout d'abord, chaque acrostiche des versets 1:10 à 14, 3:1 à 9, 5:1 à 11, c'est-à-dire les 3<sup>èmes</sup> leçons de chaque jour du ''triduum'', est traité différemment : trois ou quatre voix, imitation, homorythmie, retard, bicinium homorythmique conjugé avec bicinium en imitation, tout est bon ''pour'' casser la monotonie des leçons chantées ensuite en faux-bourdon. On retrouve également ce procédé (qui n'est pas nouveau) avec les versets.
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Contrairement à la version d'Orazio Vecchi, qui a divisé les versets en trois parties, ici les versets sont traités en deux parties. ''L'intonatio'' (''la si do'' avec ''Manum suam'') précède naturellement la corde de récitation en ''do'' avec le texte "''misit hostis ad omnia desidera''-", la cadence médiane en ''la'', ''mediatio'', vient reposer la récitation du verset avec le texte "-''bilia ejus''". Ensuite, la reprise s'effectue comme ''l'intonatio'' (''la si do'') avec "''quia vidit''", devance la ''recitatio'' toujours en ''do'' avec "''gentes ingressas sanctuarium si''", puis s'enchaîne avec une sorte de ''flexa'' (changement d'accord) avec "''quibus præceperas ne intrarent in ec''-", pour terminer avec la ''terminatio'' en ''la'' avec "-''clesiam tuam''".
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Contrairement à la version d'[[Orazio Vecchi]], qui a divisé les versets en trois parties, ici les versets sont traités en deux parties. ''L'intonatio'' (''la si do'' avec ''Manum suam'') précède naturellement la corde de récitation en ''do'' avec le texte "''misit hostis ad omnia desidera''-", la cadence médiane en ''la'', ''mediatio'', vient reposer la récitation du verset avec le texte "-''bilia ejus''". Ensuite, la reprise s'effectue comme ''l'intonatio'' (''la si do'') avec "''quia vidit''", devance la ''recitatio'' toujours en ''do'' avec "''gentes ingressas sanctuarium si''", puis s'enchaîne avec une sorte de ''flexa'' (changement d'accord) avec "''quibus præceperas ne intrarent in ec''-", pour terminer avec la ''terminatio'' en ''la'' avec "-''clesiam tuam''".
Lorsque le verset est trop long, il est procédé à une séparation bipartite avec pour chacune un ''intonatio'', une ''recitatio'', une ''mediatio'', à nouveau une ''recitatio'' et une ''terminatio''.
Lorsque le verset est trop long, il est procédé à une séparation bipartite avec pour chacune un ''intonatio'', une ''recitatio'', une ''mediatio'', à nouveau une ''recitatio'' et une ''terminatio''.
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Le texte allemand placé sous les portées a été mis là pour rappeler la signification du texte en latin. Il ne semble pas destiné à être chanté.
Le texte allemand placé sous les portées a été mis là pour rappeler la signification du texte en latin. Il ne semble pas destiné à être chanté.
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Dans ces deux cas, on peut regretter un effet moins inattendu que celui produit par le faux-bourdon du ''Miserere'' de Gregorio Allegri.
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Dans ces deux cas, on peut regretter un effet moins inattendu que celui produit par le faux-bourdon du ''Miserere'' de [[Gregorio Allegri]].

Version actuelle en date du 13 septembre 2010 à 16:49

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