Blas Sánchez Hernández
De Lamentations de Jérémie.
(Page créée avec « (Ingenie, Grande-Canarie 1935 - ) Compositeur et guitariste espagnol, il commence ses études de musique à 6 ans et apprend seul en autodidacte la guitare, crée sa propre … ») |
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Parmi ses compositions, on trouve une pièce intitulée "O vos omnes" qui s'inspire du verset 1:12 des Lamentations de Jérémie. Le compositeur y a joint le commentaire suivant : | Parmi ses compositions, on trouve une pièce intitulée "O vos omnes" qui s'inspire du verset 1:12 des Lamentations de Jérémie. Le compositeur y a joint le commentaire suivant : | ||
- | ''0 VOS OMNES, pour le Canto General de Pablo NERUDA, Oratorio pour une épopée. | + | :''0 VOS OMNES, pour le Canto General de Pablo NERUDA, Oratorio pour une épopée. |
- | Dans ce long poème épique, le poète, pas à pas, raconte la naissance du monde, un monde heureux qui ne connaît ni la guerre ni la haine. Puis, il nous annonce l'arrivée des hommes venus d'une autre planète, ainsi que le gémissement de tout un peuple qu'on étrangle sans pitié. Une voix s'élève soudain, dans les décombres fumants : "Écoutez, vous tous", dit la voix dans la langue jadis dominante. "Il n'y a pas de douleur qui égale la mienne". Les instruments reprennent le thème inlassablement. Le pays d'Atahualpa est pillé par les nouveaux venus, le peuple est écrasé, humilié. | + | :''Dans ce long poème épique, le poète, pas à pas, raconte la naissance du monde, un monde heureux qui ne connaît ni la guerre ni la haine. Puis, il nous annonce l'arrivée des hommes venus d'une autre planète, ainsi que le gémissement de tout un peuple qu'on étrangle sans pitié. Une voix s'élève soudain, dans les décombres fumants : "Écoutez, vous tous", dit la voix dans la langue jadis dominante. "Il n'y a pas de douleur qui égale la mienne". Les instruments reprennent le thème inlassablement. Le pays d'Atahualpa est pillé par les nouveaux venus, le peuple est écrasé, humilié. |
- | Minute 8. C'est la longue agonie. Mais pour les uns, Cortéz et Pizarro correspondent aux dieux annoncés par les prophètes (lettre envoyée par Cabeza de Vaca au Roi d'Espagne), pour les autres, c'est l'holocauste. "Les carnassiers dévorent les îles", lit le poète. "Il est trop tard ; ils pillent, ils violent, ils tuent, semant partout la désolation". | + | |
- | Minute 12'30. La musique décrit ici le long discours, l'appel à la résistance. "Pas à pas, le peuple devient parti, union, force". | + | :''Minute 8. C'est la longue agonie. Mais pour les uns, Cortéz et Pizarro correspondent aux dieux annoncés par les prophètes (lettre envoyée par Cabeza de Vaca au Roi d'Espagne), pour les autres, c'est l'holocauste. "Les carnassiers dévorent les îles", lit le poète. "Il est trop tard ; ils pillent, ils violent, ils tuent, semant partout la désolation". |
- | L'oratorio s'achève par un chant annoncé dans les "Psaumes à Néruda". Ici, le poète dénonce un par un les castillans, les basques et les autres, revenus une fois la "paix et la concorde" établies, avec leurs marchandises, leur religion et leur corruption. Le Canto General fut pour moi, pendant de longues années, mon livre de chevet. Un jour, j'ai pris la liberté de créer cet oratorio afin d'accompagner la voix du poète. Devant la réalité toujours actuelle d'hostilités dans le monde, je ne pouvais pas traduire avec une simple guitare, ou une Kena, ou un tambour, ce que j'ai ressenti en lisant l'œuvre du grand poète chilien. En mélangeant Dialogues et 0 vos omnes, je n'ai pu résister à la tentation d'achever mon œuvre en chantant un des passages clés, l'arrivée des marchands. | + | |
- | Qu'il me soit pardonné cette profanation.'' | + | :''Minute 12'30. La musique décrit ici le long discours, l'appel à la résistance. "Pas à pas, le peuple devient parti, union, force". |
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+ | :''L'oratorio s'achève par un chant annoncé dans les "Psaumes à Néruda". Ici, le poète dénonce un par un les castillans, les basques et les autres, revenus une fois la "paix et la concorde" établies, avec leurs marchandises, leur religion et leur corruption. | ||
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+ | :''Le Canto General fut pour moi, pendant de longues années, mon livre de chevet. Un jour, j'ai pris la liberté de créer cet oratorio afin d'accompagner la voix du poète. Devant la réalité toujours actuelle d'hostilités dans le monde, je ne pouvais pas traduire avec une simple guitare, ou une Kena, ou un tambour, ce que j'ai ressenti en lisant l'œuvre du grand poète chilien. En mélangeant Dialogues et 0 vos omnes, je n'ai pu résister à la tentation d'achever mon œuvre en chantant un des passages clés, l'arrivée des marchands. | ||
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