Propos sur l'Office des Ténèbres

De Lamentations de Jérémie.

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* <big>'''[[Les acrostiches hébraïques]]'''</big>
* <big>'''[[Les acrostiches hébraïques]]'''</big>
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Les Lamentations de Jérémie sont écrites en vers hébraïques et chaque verset est distingué par une lettre de l'alphabet hébreu, comme pour soulager la mémoire : cela se trouve en plusieurs autres endroits de la Bible comme aux Psaumes 25 (24), 37 (36), 111 (110), 112 (111), 119 (118) et 145 (144) et au chapitre 31, versets 10-31 des Proverbes.
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* <big>'''[[L'extinction des cierges]]'''</big>
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Les lettres hébraïques ont été mis en musique, non pour aider les fidèles dans le décompte des lamentations puisque aussi bien elles n'étaient pas toutes récitées ni chantées, mais sans doute pour plusieurs raisons dont celles de laisser libre cours à la virtuosité du compositeur ou tout simplement de servir d'interlude entre deux versets.
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Claude de Vert (1645-1708), vicaire général de l'ordre de saint Benoît, aborde la question dans un ouvrage concernant l'explication simple, littérale et historique des cérémonies de l'Eglise (pendant un séjour à Rome, il fut frappé de l'éclat et de la pompe des cérémonies du culte catholique, et il forma le projet d'en rechercher l'origine ), et y consacre une réflexion tout à fait personnelle mais sans doute parfaitement justifiée.
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Á propos des lettres hébraïques, nous n'avons garde de les y laisser, puisqu'il est expressément marqué dans les anciennes Coutumes de l'Ordre qu'on les omettoit ; illaque alphabeta omnino tacemus. Les Statuts de S. Lanfranc portent la même chose, & disent qu'on lira ces Leçons sine alphabetis præscriptis. Et il paroit même par une infinité d'Ordinaires & de Cérémoniaux qu'on en usoit ainsi dans tout l'Ordre de S. Benoist. Cisteaux ni Prémontré n'avoit jamais admis cet alphabet avant les derniers changemens arrivez dans sa discipline : & les Chartreux ne connoissent point encore ces lettres, non plus que les Eglises de Lyon, de Vienne en Dauphiné, & quelques-autres [Sens, Orleans, Narbonne, S. Quentin]. L'on peut, si l'on veut, les marquer pour la distinction des versets ; mais de les lire & de les prononcer, cela paroit assez inutile. Nous ne voyons pas que dans le Beati immaculati [psaume 118 ou 119], où les mêmes lettres divisent les Octonaires, on s'avise de les y lire .
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De plus, ces lettres sont chantées et c'est ce que Claude de Vert n'a jamais admis ni jamais pu comprendre : car enfin ces lettres aleph, beth, ghimel, daleth, &c. n'étant-là que pour tenir lieu de chifre & de nombre, & marquer la distinction des versets, comme qui mettroit, 1, 2, 3, 4, &c. & le chant n'ayant été institué que pour exprimer par la voix, le sens des paroles : comment a-t-on pu donner des airs & des tons à des mots qui ne signifient rien, & qui ne presentent aucune idée .
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M. Grancolas (1660-1732), docteur de la Sorbonne, constate à propos des acrostiches que les Leçons se lisent depuis long-tems avec chant, & avec l'Alphabet des Hébreux, puisque Lanfranc défend à ses Moines de les chanter, & ordonne de les dire sans Alphabet : Sine cantu & solitis Alphabetis .
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L'analyse de la musique consacrée aux Lamentations de Jérémie, quelle que soit l'époque, quel que soit le pays, montre que les œuvres n'incluent pas obligatoirement les lettres acrostiches comme de même, elles ne traitent pas, d'ailleurs, l'ensemble des textes des Lamentations prévus par le Breviarum Romanum de 1568. Ceci laisserait penser que la polyphonie devait alterner avec le chant grégorien, voire ne remplacer qu'un verset, dans le but de contribuer à une palette harmonique assez large à des psalmodies assez monotones dans son ensemble.
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== L'extinction des cierges ==
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Au XIIe siècle, Rome adopte les coutumes gauloises d'extinction des lumières au cours des trois jours saints, mais c'est une coutume qui remonte dès le VIIIe siècle. Pendant l'office, on éteint un à un les cierges  de cera communi  de l'hericia      placé habituellement du côté droit de l'autel, après la lecture de chaque psaume (9 pour les Matines, 5 pour les Laudes), tantôt d'un côté tantôt de l'autre, commençant par le côté du Chœur : Pour cet Office aujourd'hui & les 2 jours suivans, on n'allume que 15 cierges. Dans les Eglises qui n'ont pas de luminaire aux côtés de l'Autel, l'on place contre les marches de l'Autel au milieu, un grand Chandelier triangulaire, propre à tenir 15 Cierges. A la fin de chaque Pseaume on éteint un des Cierges, tantôt d'un côté tantôt de l'autre, commençant par le côté du Choeur qui est en semaine , lesquels representent les douze Apostres & les trois Maries, qui perdirent leur foy, & quitterent leur Maistre l'un après l'autre .
Au XIIe siècle, Rome adopte les coutumes gauloises d'extinction des lumières au cours des trois jours saints, mais c'est une coutume qui remonte dès le VIIIe siècle. Pendant l'office, on éteint un à un les cierges  de cera communi  de l'hericia      placé habituellement du côté droit de l'autel, après la lecture de chaque psaume (9 pour les Matines, 5 pour les Laudes), tantôt d'un côté tantôt de l'autre, commençant par le côté du Chœur : Pour cet Office aujourd'hui & les 2 jours suivans, on n'allume que 15 cierges. Dans les Eglises qui n'ont pas de luminaire aux côtés de l'Autel, l'on place contre les marches de l'Autel au milieu, un grand Chandelier triangulaire, propre à tenir 15 Cierges. A la fin de chaque Pseaume on éteint un des Cierges, tantôt d'un côté tantôt de l'autre, commençant par le côté du Choeur qui est en semaine , lesquels representent les douze Apostres & les trois Maries, qui perdirent leur foy, & quitterent leur Maistre l'un après l'autre .

Version du 2 juillet 2010 à 07:23

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