L'extinction des cierges

De Lamentations de Jérémie.

(Page créée avec « Au XII<sup>e</sup> siècle, Rome adopte les coutumes gauloises d'extinction des lumières au cours des trois jours saints, mais c'est une coutume qui remonte dès le VIII<sup… »)
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Il ajoute que si l'Ordre Romain précise qu'il faut des cierges pour les cérémonies ''du Jeudy, du Vendredy & du Samedy-saint (Ecclesia sit omni lumine decorata) & qu'on éteignoit ces cierges peu à peu, ''paulatim, [et d'une façon égalitaire] paulatim & æqualiter'',  il convient d'en éteindre une partie à chaque Nocturne, par exemple, environ le quart,  & même le tiers  dans les Eglises, comme celle de Rome, où on les éteignoit tous avant Laudes, & où il ne restoit pour cet Office que des lampes, l'on éteignoit aussi successivement. Dans la suite pour faire la chose avec encore plus d'ordre, & y proceder même avec ceremonie… on détermina de les éteindre un à un ; & cela en quelques Eglises à chaque Pseaume ;  en d'autres, à chaque Antienne  ; en d'autres, à chaque Leçon  ; en d'autres, à chaque Pseaume & à chaque Leçon  ; en d'autres, à chaque Pseaume & à chaque Leçon  ; en d'autres, à chaque Pseaume & à chaque Répons  ; & enfin à d'autres, à chaque Pseaume, à chaque Leçon, à chaque Antienne & à chaque Répons ... '' Ceci explique pourquoi le nombre de cierges est tant variable d'un diocèse à l'autre, voire d'une église à l'autre.
Il ajoute que si l'Ordre Romain précise qu'il faut des cierges pour les cérémonies ''du Jeudy, du Vendredy & du Samedy-saint (Ecclesia sit omni lumine decorata) & qu'on éteignoit ces cierges peu à peu, ''paulatim, [et d'une façon égalitaire] paulatim & æqualiter'',  il convient d'en éteindre une partie à chaque Nocturne, par exemple, environ le quart,  & même le tiers  dans les Eglises, comme celle de Rome, où on les éteignoit tous avant Laudes, & où il ne restoit pour cet Office que des lampes, l'on éteignoit aussi successivement. Dans la suite pour faire la chose avec encore plus d'ordre, & y proceder même avec ceremonie… on détermina de les éteindre un à un ; & cela en quelques Eglises à chaque Pseaume ;  en d'autres, à chaque Antienne  ; en d'autres, à chaque Leçon  ; en d'autres, à chaque Pseaume & à chaque Leçon  ; en d'autres, à chaque Pseaume & à chaque Leçon  ; en d'autres, à chaque Pseaume & à chaque Répons  ; & enfin à d'autres, à chaque Pseaume, à chaque Leçon, à chaque Antienne & à chaque Répons ... '' Ceci explique pourquoi le nombre de cierges est tant variable d'un diocèse à l'autre, voire d'une église à l'autre.
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Le rite de l'extinction proprement dite reste à Claude de Vert une inconnue qu'il tente d'expliquer en posant la question de savoir pourquoi on pouvoit y diminuer le nombre des lumieres, & mesme les éteindre toutes, … particulierement sur la fin, c'est-à-dire, vers le Benedictus. Je vous passeray encore, si vous voulez, le troisiéme Nocturne, qu'on ne peut douter qui n'attrapât quelquefois le jour. Mais que dans la profonde nuit, c'est-à-dire, au premier & au second Nocturne, on éteignît des cierges, par la raison que le jour venoit, comme il paroit que vous voulez l'insinuer, je vous avouë que c'est ce que j'ay de la peine à me persuader.
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Le rite de l'extinction proprement dite reste à Claude de Vert une inconnue qu'il tente d'expliquer en posant la question de savoir pourquoi ''on pouvoit y diminuer le nombre des lumieres, & mesme les éteindre toutes, … particulierement sur la fin, c'est-à-dire, vers le ''Benedictus''. Je vous passeray encore, si vous voulez, le troisiéme Nocturne, qu'on ne peut douter qui n'attrapât quelquefois le jour. Mais que dans la profonde nuit, c'est-à-dire, au premier & au second Nocturne, on éteignît des cierges, par la raison que le jour venoit, comme il paroit que vous voulez l'insinuer, je vous avouë que c'est ce que j'ay de la peine à me persuader.''
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La verité est que tout cela n'est point sans difficulté. Mais pour en sortir, il faut supposer que cette extinction des lumieres n'a d'abord été pratiquée qu'à Laudes ; & que ce n'a été que dans la suite, & particulierement depuis que Laudes furent jointes à Matines, que cette extinction venant à se tourner en pure cérémonie, elle fut portée jusques sur tout cet Office, & commença dès le premier Nocturne, quoique recité dans la profonde nuit.
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Les Chartreux  aussi bien que tout l'Ordre de Citeaux  n'en éteignent point encore à Matines ces jours-là ; mais seulement à Laudes, & cela, vers le dernier Pseaume ou le Benedictus. Il en étoit de même dans la Congregation de Bursfeld … Les Carmes avoient toûjours observé jusqu'au commencement de ce siecle, ou tout au plus jusqu'à la fin du dernier, de n'éteindre des cierges, ces trois jours-là, qu'à Laudes, sçavoir à la fin de chaque Antienne  nous avons avec cela l'Eglise de S. Martin de Tours, où tous les jours de l'année on ne diminuë encore le luminaire qu'au dernier Pseaume de Laudes. Et on voit que dans l'Eglise de Paris, ces trois jours-là tout le fort de l'extinction se fait à Laudes, où durant le Cantique un éteint tous les cierges de la grosse lampe ; au Laudate, ceux des petites ; & au Benedictus, ceux l'Autel. Tout cela prouve, comme vous voyez, que cette ceremonie ne regardoit d'abord que Laudes.  
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''La verité est que tout cela n'est point sans difficulté. Mais pour en sortir, il faut supposer que cette extinction des lumieres n'a d'abord été pratiquée qu'à Laudes ; & que ce n'a été que dans la suite, & particulierement depuis que Laudes furent jointes à Matines, que cette extinction venant à se tourner en pure cérémonie, elle fut portée jusques sur tout cet Office, & commença dès le premier Nocturne, quoique recité dans la profonde nuit.''
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Selon M. Marolles, les six cierges [de dessus l'autel] qu'on éteint ainsi successivement, representent les Prophetes qui en divers temps annonçans la venuë du Fils de Dieu, ont esté cruellement mis à mort : & celuy qui estoit au haut du chandelier triangulaire, éteint le dernier, nous donne à connoistre que Nostre Seigneur ayant accomply toutes les propheties, est mort pour établir la Foy. Les lampes & autres lumieres de l'Eglise, sont pareillement éteintes : ce qui marque le miserable état où se trouva le monde, Jesus-Christ sa vraye lumiere estant éteint par la Synagogue.
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L'Oraison achevée, on fait quelque bruit, & incontinent paroist le Cierge allumé, qui étoit caché sous l'Autel. Alors tout le monde se leve, & chacun s'en va en silence.
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''Les Chartreux  aussi bien que tout l'Ordre de Citeaux  n'en éteignent point encore à Matines ces jours-là ; mais seulement à Laudes, & cela, vers le dernier Pseaume ou le ''Benedictus''. Il en étoit de même dans la Congregation de Bursfeld … Les Carmes avoient toûjours observé jusqu'au commencement de ce siecle, ou tout au plus jusqu'à la fin du dernier, de n'éteindre des cierges, ces trois jours-là, qu'à Laudes, sçavoir à la fin de chaque Antienne  nous avons avec cela l'Eglise de S. Martin de Tours, où tous les jours de l'année on ne diminuë encore le luminaire qu'au dernier Pseaume de Laudes. Et on voit que dans l'Eglise de Paris, ces trois jours-là tout le fort de l'extinction se fait à Laudes, où durant le Cantique un éteint tous les cierges de la grosse lampe ; au ''Laudate'', ceux des petites ; & au ''Benedictus'', ceux l'Autel. Tout cela prouve, comme vous voyez, que cette ceremonie ne regardoit d'abord que Laudes.''
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Le Cierge qu'on fait paroistre allumé, qui auparavant sembloit estre éteint, nous enseigne que Nôtre Seigneur estant mort quant à l'humanité, demeura vivant quant à la divinité, qui pour lors ne paroissoit pas ; mais fut manifestée au temps de sa Resurrection. Que si on fait quelque bruit avant que de s'en aller, c'est pour montrer avec combien de tumulte & d'insolence, les Soldats envoyez se saisirent de Nôtre Seigneur au jardin des Olives.  
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Selon le bréviaire de la Société des Libraires, l'extinction des Cierges nous represente les ténébres qui couvrirent la Terre, lorsque le Fils de Dieu rendit l'esprit, & ces ténébres, dit Saint Leon, reprochoient aux Juifs l'aveuglement de leur cœur, qui les portoit à faire mourir celui qu'ils devoient reconnoïtre pour leur Sauveur, après tant de miracles dont ils avoient été les témoins. Le Cierge allumé que l'on cache sous l'Autel, veut nous figurer Jesus-Christ même, qui étant mort & enseveli, vivoit encore d'une vie cachée aux hommes, parce que la mort naturelle & veritable qui avoit separé son Ame de son Corps, n'avoit pü separer la Divinité du Corps ni de l'Ame : ainsi ce Corps tout privé qu'il étoit de la vie naturelle, vivoit en quelque maniere d'une vie divine, & reprit peu de tems après la vie qu'il avoit perduë, ce qui peut être marqué par ce même Cierge que l'on tire allumé de dessous l'Autel.  
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Selon M. Marolles, les ''six cierges'' [de dessus l'autel] ''qu'on éteint ainsi successivement, representent les Prophetes qui en divers temps annonçans la venuë du Fils de Dieu, ont esté cruellement mis à mort : & celuy qui estoit au haut du chandelier triangulaire, éteint le dernier, nous donne à connoistre que Nostre Seigneur ayant accomply toutes les propheties, est mort pour établir la Foy. Les lampes & autres lumieres de l'Eglise, sont pareillement éteintes : ce qui marque le miserable état où se trouva le monde, Jesus-Christ sa vraye lumiere estant éteint par la Synagogue''.
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Pour Ludovic Celler, les ténèbres ont leur origine dans les adorations secrètes et poursuivies des premiers chrétiens ; les cierges qui figurent dans ces cérémonies ont plusieurs significations ; ils rappellent les lumières allumées dans les catacombes par les fidèles persécutés, et personnifient par leur nombre Jésus-Christ d'abord, puis les apôtres et trois Maries. Le cierge qui personnifie le Christ est en cire blanche ; on le place en haut du candélabre triangulaire qui porte les lumières ; les quatorze autres cierges sont en cire jaune ; on les éteint successivement pendant l'exécution des ténèbres, et cette extinction successive peut rappeler la fuite des apôtres et l'abandon de plus en plus grand de Jésus-Christ pendant sa passion. Il précise dans un autre ouvrage que l'ordre triangulaire du chandelier est un souvenir de l'ancien chandelier à vingt-quatre branches qui brûlait dans les églises primitives, et que l'on éteignait cierge après cierge, à mesure que les vingt-quatre heures du jour s'écoulaient.  
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Paul Renouard (1891) rapporte de son voyage à Rome que les liturgistes [lesquels ?] donnaient de cette cérémonie une explication spécieuse : Lorsque le maître des cérémonies pose le cierge sur l'autel, c'est Jésus sur le calvaire. Lorsqu'il le cache derrière l'autel, c'est la sépulture.  
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''L'Oraison achevée, on fait quelque bruit, & incontinent paroist le Cierge allumé, qui étoit caché sous l'Autel. Alors tout le monde se leve, & chacun s'en va en silence.''
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Le R. P. Dom Prosper Guéranger explique dans son ouvrage concernant L'Année liturgique, la Passion et la Semaine Sainte , que le Fils de Dieu est éclipsée sous les ignominies de sa Passion. Il était "la lumière du monde", puissant en œuvres et en paroles, accueilli naguère par les acclamations de tout un peuple ; maintenant le voilà déchu de toutes ses grandeurs…Chacun s'éloigne de lui : Pierre même nie l'avoir connu. Cet abandon, cette défection presque générale sont figurés par l'extinction successive des cierges sur le chandelier triangulaire, même jusque sur l'autel. Cependant la lumière méconnue de notre Christ n'est pas éteinte, quoiqu'elle ne lance plus ses feux, et que les ombres se soient épaissies autour d'elle. On pose un moment le cierge mystérieux sur l'autel. Il est là comme le Rédempteur sur le Calvaire, où il souffre et meurt. Pour exprimer la sépulture de Jésus, on cache le cierge derrière l'autel ; sa lumière ne paraît plus. Alors un bruit confus se fait entendre dans le sanctuaire, que l'absence de ce dernier flambeau a plongé dans l'obscurité. Ce bruit, joint aux ténèbres, exprime les convulsions de la nature, au moment où le Sauveur ayant expiré sur la croix, la terre trembla, les rochers se fendirent, les sépulcres furent ouverts. Mais tout à coup le cierge reparaît sans avoir rien perdu de sa lumière ; le bruit, cesse, et chacun rend hommage au vainqueur de la mort.
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''Le Cierge qu'on fait paroistre allumé, qui auparavant sembloit estre éteint, nous enseigne que Nôtre Seigneur estant mort quant à l'humanité, demeura vivant quant à la divinité, qui pour lors ne paroissoit pas ; mais fut manifestée au temps de sa Resurrection. Que si on fait quelque bruit avant que de s'en aller, c'est pour montrer avec combien de tumulte & d'insolence, les Soldats envoyez se saisirent de Nôtre Seigneur au jardin des Olives.''
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Selon le bréviaire de la Société des Libraires, ''l'extinction des Cierges nous represente les ténébres qui couvrirent la Terre, lorsque le Fils de Dieu rendit l'esprit, & ces ténébres, dit Saint Leon, reprochoient aux Juifs l'aveuglement de leur cœur, qui les portoit à faire mourir celui qu'ils devoient reconnoïtre pour leur Sauveur, après tant de miracles dont ils avoient été les témoins. Le Cierge allumé que l'on cache sous l'Autel, veut nous figurer Jesus-Christ même, qui étant mort & enseveli, vivoit encore d'une vie cachée aux hommes, parce que la mort naturelle & veritable qui avoit separé son Ame de son Corps, n'avoit pü separer la Divinité du Corps ni de l'Ame : ainsi ce Corps tout privé qu'il étoit de la vie naturelle, vivoit en quelque maniere d'une vie divine, & reprit peu de tems après la vie qu'il avoit perduë, ce qui peut être marqué par ce même Cierge que l'on tire allumé de dessous l'Autel.''
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Pour Ludovic Celler, ''les ténèbres ont leur origine dans les adorations secrètes et poursuivies des premiers chrétiens ; les cierges qui figurent dans ces cérémonies ont plusieurs significations ; ils rappellent les lumières allumées dans les catacombes par les fidèles persécutés, et personnifient par leur nombre Jésus-Christ d'abord, puis les apôtres et trois Maries. Le cierge qui personnifie le Christ est en cire blanche ; on le place en haut du candélabre triangulaire qui porte les lumières ; les quatorze autres cierges sont en cire jaune ; on les éteint successivement pendant l'exécution des ténèbres, et cette extinction successive peut rappeler la fuite des apôtres et l'abandon de plus en plus grand de Jésus-Christ pendant sa passion. '' Il précise dans un autre ouvrage que ''l'ordre triangulaire du chandelier est un souvenir de l'ancien chandelier à vingt-quatre branches qui brûlait dans les églises primitives, et que l'on éteignait cierge après cierge, à mesure que les vingt-quatre heures du jour s'écoulaient.''
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Paul Renouard (1891) rapporte de son voyage à Rome que ''les liturgistes'' [lesquels ?] ''donnaient de cette cérémonie une explication spécieuse : Lorsque le maître des cérémonies pose le cierge sur l'autel, c'est Jésus sur le calvaire. Lorsqu'il le cache derrière l'autel, c'est la sépulture.''
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Le R. P. Dom Prosper Guéranger explique dans son ouvrage concernant ''L'Année liturgique, la Passion et la Semaine Sainte , ''que le'' Fils de Dieu est éclipsée sous les ignominies de sa Passion. Il était "la lumière du monde", puissant en œuvres et en paroles, accueilli naguère par les acclamations de tout un peuple ; maintenant le voilà déchu de toutes ses grandeurs…Chacun s'éloigne de lui : Pierre même nie l'avoir connu. Cet abandon, cette défection presque générale sont figurés par l'extinction successive des cierges sur le chandelier triangulaire, même jusque sur l'autel. Cependant la lumière méconnue de notre Christ n'est pas éteinte, quoiqu'elle ne lance plus ses feux, et que les ombres se soient épaissies autour d'elle. On pose un moment le cierge mystérieux sur l'autel. Il est là comme le Rédempteur sur le Calvaire, où il souffre et meurt. Pour exprimer la sépulture de Jésus, on cache le cierge derrière l'autel ; sa lumière ne paraît plus. Alors un bruit confus se fait entendre dans le sanctuaire, que l'absence de ce dernier flambeau a plongé dans l'obscurité. Ce bruit, joint aux ténèbres, exprime les convulsions de la nature, au moment où le Sauveur ayant expiré sur la croix, la terre trembla, les rochers se fendirent, les sépulcres furent ouverts. Mais tout à coup le cierge reparaît sans avoir rien perdu de sa lumière ; le bruit, cesse, et chacun rend hommage au vainqueur de la mort.''
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En Corse, les membres de cinq confréries de Bonifacio (Sainte-Croix, Saint Jean-Baptiste, Saint Barthélémy, Sainte Marie-Madeleine et Saint Erasme) sont assis dans les stalles derrière le maître autel et chantent l'Office des Ténèbres : chaque leçon est chantée par un seul confrère à la fois et est suivie des psaumes récités en commun. A la fin de chaque leçon, le confrère interprète se lève, se dirige vers le chandelier et éteint le cierge le plus bas, de la gauche vers la droite.
En Corse, les membres de cinq confréries de Bonifacio (Sainte-Croix, Saint Jean-Baptiste, Saint Barthélémy, Sainte Marie-Madeleine et Saint Erasme) sont assis dans les stalles derrière le maître autel et chantent l'Office des Ténèbres : chaque leçon est chantée par un seul confrère à la fois et est suivie des psaumes récités en commun. A la fin de chaque leçon, le confrère interprète se lève, se dirige vers le chandelier et éteint le cierge le plus bas, de la gauche vers la droite.
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A la fin des leçons, le dernier chantre se lève, prend le dernier cierge et entonne le Benedictus. Puis on éteint les six autres chandeliers simples disposés sur l'autel principal.
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Ce dernier cierge faisait dire aux anciens Corses que lorsque le Christ est mort dans les âmes, le monde est plongé dans les ténèbres : Spenti i lumi, mortu u Cristu.
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A la fin des leçons, le dernier chantre se lève, prend le dernier cierge et entonne le ''Benedictus''. Puis on éteint les six autres chandeliers simples disposés sur l'autel principal.
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Le rite de l'extinction des cierges a fait l'objet d'un long et vaste débat sur l'origine de la pratique et son application dans l'Église. On peut peut-être se risquer de se rapprocher des vues de M. Grancolas : a-t-on rendu énigmatique quelque chose d'ordinaire et sans dessein ! En tout cas, c'est ce qu'un des rédacteurs de La Semaine Sainte à Rome élude tout simplement en indiquant qu'on a voulu donner de cet usage une série d'explications mystiques sans aucune valeur historique. A Rome on ne connaissait pas encore cet usage au IXe siècle, il provient des rites de l'Eglise franque ou gallicane. Dans les basiliques romaines on allumait pour l'office nocturne le nombre de phares ou lampes nécessaire pour éclairer l'assistance et spécialement les lecteurs. On les éteignait peu à peu à mesure que le jour pénétrait dans la basilique.  
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Ce dernier cierge faisait dire aux anciens Corses que lorsque le Christ est mort dans les âmes, le monde est plongé dans les ténèbres : ''Spenti i lumi, mortu u Cristu''.
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Le rite de l'extinction des cierges a fait l'objet d'un long et vaste débat sur l'origine de la pratique et son application dans l'Église. On peut peut-être se risquer de se rapprocher des vues de M. Grancolas : a-t-on rendu énigmatique quelque chose d'ordinaire et sans dessein ! En tout cas, c'est ce qu'un des rédacteurs de ''La Semaine Sainte à Rome '' élude tout simplement en indiquant qu' ''on a voulu donner de cet usage une série d'explications mystiques sans aucune valeur historique. A Rome on ne connaissait pas encore cet usage au IXe siècle, il provient des rites de l'Eglise franque ou gallicane. Dans les basiliques romaines on allumait pour l'office nocturne le nombre de phares ou lampes nécessaire pour éclairer l'assistance et spécialement les lecteurs. On les éteignait peu à peu à mesure que le jour pénétrait dans la basilique.''
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Version du 2 juillet 2010 à 07:56

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