- | Ierre-Auguste-Louis Blondeau , lors d'un voyage en Italie, témoigne du déroulement des cérémonies du 19 avril 1810 en faisant remarquer que tous les ornements de cette chapelle [des chanoines] étaient recouverts d'enveloppes parfaitement ajustées aux moindres formes, d'étoffe violette, bordée de galons jaune d'un pouce et demi de large ; qu'un pupître de forme triangulaire, chargé d'une quinzaine de bougies de cire jaune était placé devant le maître-autel ; [...] qu'aucune lumière n'était allumée dans l'église ; que pas un son de cloche ne se fit entendre pendant ces 3 jours. Après avoir allumé les 15 bougies, un chantre monta sur l'estrade, où il entonna une litanie ; lorsqu'il eut terminé, on éteignit la 1ère bougie du bas, à droite. Un second chantre se présenta et lorsqu'il eut terminé sa litanie, on éteignit la 1ère bougie du bas à gauche. Quinze des meilleurs chanteurs de la chapelle se succédèrent [...]. Après chaque audition, on éteignait une bougie, tantôt à droite, tantôt à gauche, et toujours en montant. [...] Quand on éteint la dernière bougie, la plus élevée, celle qui est sur la pointe du triangle, il fait nuit close. Alors les chanoines se mettent à genoux, le visage tourné vers leur siège, [...] puis s'élève une harmonie que l'on ne s'explique pas, que l'on serait tenté de croire céleste, [...] et dont l'effet presque divin pénètre l'âme [...] ; elle a cessé, on l'écoute encore. [...] Cet irrésistible effet fut le même le vendredi que le jeudi, et le samedi que les deux jours précédents. Seulement, je fus très désagréablement surpris le 3ème jour lorsqu'à la fin du Miserere les chanoines, avant de se retirer, se mirent à frapper de toutes leurs forces sur leur siège avec leur livre de prières. Je demandai la cause de ce bruit étrange, on me répondit que c'était pour annoncer la résurrection. J'avoue que je ne compris rien à ce bizarre usage, que je ne trouvai propre tout au plus qu'à vous désenchanter...
| + | |