L'office des Ténèbres doit être dépouillé

De Lamentations de Jérémie.

 
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''Je ne prétends pas M. faire ici le Pedagogue, pour instruire un Docteur, mais pour me décharger en Confrere & en Ami, du scrupule que j'aurois de ne vous pas dire les raisons que j'ai de n'être pas ni complaisant, ni indolent sur les nouveautez de cette nature'' [...] ''car je suis vôtre Serviteur, etc.''
''Je ne prétends pas M. faire ici le Pedagogue, pour instruire un Docteur, mais pour me décharger en Confrere & en Ami, du scrupule que j'aurois de ne vous pas dire les raisons que j'ai de n'être pas ni complaisant, ni indolent sur les nouveautez de cette nature'' [...] ''car je suis vôtre Serviteur, etc.''
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La réponse quelque peu ironique de Mr de Bragelongne s'appuie moins sur des références historiques que sur une certaine logique qu'il expose de cette façon : ''j'eus des sentimens approchans des vôtres sur cet article : quand je demanday que dans nôtre Eglise la Musique ne fût point accompagnée d'Instrumens. Une speculation trop rigoureuse & trop conforme à la lettre qui tuë, me fît agir ainsi ; une spéculation plus meure jointe à la pratique de la Sainte Eglise, secondée de personnes experimentéées, me fît connoître, que sur ces sortes de choses c'est l'Esprit qui vivifie'' [...]''. Vous vous êtes formé un raisonnement sur ce qui est écrit, que la Musique est importune dans les tems du deüil ; j'en conviendray avec vous, si cette musique n'a point de rapport au sujet de tristesse que nous avons ; la Musique est sainte, quand elle se porte vers un objet saint, la Musique est profane, quand elle se porte vers un objet profane, la Musique sainte est gaye, quand l'Eglise se réjoüit, la Musique sainte est lugubre, quand l'Eglise est dans la tristesse, c'est pour cela que l'Eglise'' [...] ''s'en sert au jour du grand Vendredy'' [...].
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La réponse quelque peu ironique de Mr de Bragelongne s'appuie moins sur des références historiques que sur une certaine logique qu'il expose de cette façon : ''j'eus des sentimens approchans des vôtres sur cet article : quand je demanday que dans nôtre Eglise la Musique ne fût point accompagnée d'Instrumens. Une speculation trop rigoureuse & trop conforme à la lettre qui tuë, me fît agir ainsi ; une spéculation plus meure jointe à la pratique de la Sainte Eglise, secondée de personnes experimentéées, me fît connoître, que sur ces sortes de choses c'est l'Esprit qui vivifie'' [...]''. Vous vous êtes formé un raisonnement sur ce qui est écrit, que la Musique est importune dans les tems du deüil ; j'en conviendray avec vous, si cette musique n'a point de rapport au sujet de tristesse que nous avons ; la Musique est sainte, quand elle se porte vers un objet saint, la Musique est profane, quand elle se porte vers un objet profane, la Musique sainte est gaye, quand l'Eglise se réjoüit, la Musique sainte est lugubre, quand l'Eglise est dans la tristesse, c'est pour cela que l'Eglise'' [...] ''s'en sert au jour du grand Vendredy'' [...].<sup>[[#28]]</sup>
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:<span style="color:#808080;"><span id="28">'''28'''. ''Critique d'un Docteur de Sorbonne, op. cité, p. 1.''</span>

Version actuelle en date du 23 juillet 2010 à 09:27

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